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Source : www.bahai-biblio.org
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DIEU PASSE PRES DE NOUS

Shoghi Effendi

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3ième Période: Ministère d'Abdu'l-Bahá, 1892-1921

CHAPITRE XV: Rébellion de Mirzá Muhammad 'Ali

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Comme on l'a déjà observé, l'ascension de Bahá'u'lláh avait aussitôt fait naître le chagrin et le désarroi parmi ses fidèles et ses compagnons et inspiré à ses adversaires, redoutables et vigilants, un renouveau d'espoir et une détermination nouvelle. A une époque où cette foi gravement calomniée avait surmonté triomphalement les deux crises les plus sévères qu'elle eût jamais subies, l'une due à ses ennemis de l'extérieur, l'autre à ceux de l'intérieur, où son prestige s'était élevé à une hauteur jamais égalée à n'importe quelle période de ses cinquante années d'existence, la Main infaillible qui avait tracé sa destinée depuis sa naissance lui fut soudainement retirée, laissant un vide qui, estimèrent ses amis comme ses ennemis, ne pourrait jamais être comblé.

Cependant, comme le Centre choisi du covenant de Bahá'u'lláh, l'interprète autorisé de ses enseignements, l'expliqua lui-même plus tard, la dissolution du tabernacle dans lequel l'âme de la manifestation de Dieu avait choisi de demeurer temporairement marqua sa libération des restrictions forcément imposées par une vie terrestre. Son influence, cessant d'être bornée par des limitations physiques quelles qu'elles soient, son rayonnement n'étant plus affaibli par son temple humain, cette âme pouvait désormais communiquer de l'énergie au monde entier, avec une intensité jamais atteinte à n'importe quel moment de son existence sur cette planète.

La tâche stupéfiante de Bahá'u'lláh sur le plan terrestre avait d'ailleurs été menée à son point final, à heure de sa mort. Loin d'avoir donné des résultats peu concluants en quoi que ce soit, sa mission avait été menée à son terme sous tous les rapports. Le message qui lui avait été confié avait été dévoilé à toute l'humanité. L'appel qu'il avait été chargé d'adresser à ses chefs et à ses gouvernants avait été lancé sans crainte. Les principes fondamentaux de la doctrine destinée à recréer la vie de l'humanité, à guérir ses maux et à la délivrer de l'esclavage et de la dégradation, avaient été fixés d'une manière inexpugnable. Le flot d'adversités qui devait purifier et accroître l'énergie de sa foi avait déferlé avec une fureur sans frein. Le sang qui devait fertiliser le terrain d'où les institutions de son ordre mondial étaient destinées à naître avait été versé à profusion.

Par-dessus tout, le covenant qui allait perpétuer l'influence de cette foi, assurer son intégrité, la garder contre le schisme et stimuler son expansion mondiale, avait été établi sur une base inviolable.

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Sa cause, plus précieuse que les espoirs et les rêves de l'homme, recelant dans son écrin cette perle de grand prix que le monde attendait depuis sa création, sa cause, mise en face de tâches démesurées, d'une complexité et d'une urgence inimaginables, était, à n'en pas douter, sous bonne garde. Son propre fils bien-aimé, la prunelle de son œil, son vice-gérant sur la terre, l'exécutant de sa volonté, le pivot de son covenant, le berger de son troupeau, le modèle de sa foi, l'image de ses perfections, le mystère de sa révélation, l'interprète de sa pensée, l'architecte de son ordre mondial, l'emblème de sa suprême paix, le foyer de son infaillible direction, en un mot, le possesseur d'une charge sans égale ni semblable dans toute l'histoire religieuse gardait cette cause, vigilant, intrépide et déterminé à élargir son champ, à proclamer au loin sa renommée, à défendre ses intérêts et à lui permettre d'atteindre son but.

La proclamation vibrante qu'Abdu'l-Bahá avait écrite et adressée à la grande masse des fidèles de son père, au lendemain de son ascension, autant que les prophéties qu'il avait lui-même révélées dans ses tablettes dénotaient une résolution et une confiance que les fruits récoltés et les triomphes remportés au cours d'un ministère de trente années ont amplement justifiés.

L'ombre du découragement qui s'était momentanément profilée sur les amis inconsolables de la cause de Bahá'u'lláh se dissipa. La continuité de cette infaillible direction, accordée à cette cause depuis sa naissance, était maintenant assurée. La signification de l'affirmation solennelle que c'était " le jour qui ne sera pas suivi par la nuit ", était à présent clairement saisie. A l'heure où le besoin s'en faisait désespérément sentir, une communauté orpheline avait reconnu en 'Abdu'l-Bahá sa consolation, son guide, son principal soutien et son défenseur... La lumière qui, au cœur de l'Asie, avait brillé avec une clarté aussi éblouissante, et qui s'était répandue, du vivant de Bahá'u'lláh, dans le Proche-Orient, illuminant les confins des continents européen et africain, allait, sous l'influence entraînante du covenant récemment proclamé, et presque aussitôt après la mort de son auteur, se propager loin vers l'Ouest, jusqu'au continent nord-américain, puis, de là, continuer son chemin à travers les pays d'Europe, et plus tard, inonder de sa splendeur l'Extrême-Orient et l'Australasie.

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Mais avant que la foi puisse planter sa bannière au cœur même du continent nord-américain, et de là, établir ses avant-postes sur une portion aussi vaste du monde occidental, le covenant nouveau-né de Bahá'u'lláh devait, comme ce fut le cas pour la foi qui l'avait engendré, être baptisé par le feu, afin de prouver sa solidité et de proclamer son indestructibilité devant un monde incroyant. Une crise presque aussi grave que celle qui avait assailli la foi dans sa première enfance, à Baghdád, allait, dès le départ même, secouer ce covenant en ses fondements, et soumettre de nouveau la cause, dont il était le fruit le plus noble, à l'une des plus douloureuses épreuves rencontrées au cours d'un siècle entier.

Cette crise, prise à tort pour un schisme, et que les adversaires à la fois politiques et ecclésiastiques, autant que le reste des partisans de Mirzá Yahyá - qui diminuaient rapidement -, accueillirent comme le signal de la dislocation immédiate et de la dissolution finale de l'ordre établi par Bahá'u'lláh, cette crise éclata au cœur même de sa foi. Celui qui la provoqua n'était rien moins qu'un membre de la propre famille d'Abdu'l-Bahá, son demi-frère, mentionné spécialement dans le livre du covenant, et occupant un rang que nul n'éclipsait, sauf celui qui avait été désigné comme Centre de ce covenant. Pendant non moins de quatre ans, cet état de choses critique agita furieusement les esprits et les cœurs d'une grande partie des fidèles dans tout l'Orient, obscurcit pour un certain temps l'astre du covenant, créa une brèche irréparable parmi les propres parents de Bahá'u'lláh, décida définitivement du sort de la grande majorité des membres de sa famille, et causa un grave préjudice au prestige de la foi elle-même, bien qu'il ne réussit jamais à réaliser une scission définitive dans sa structure. La véritable raison de cette crise provenait de la jalousie brûlante, irrésistible et ulcérante que la prééminence reconnue d'Abdu'l-Bahá, quant à son rang, sa puissance, ses capacités, son savoir et sa vertu, au-dessus de toute autre personne de la famille de son père, avait éveillée, non seulement en Mirzá Muhammad-'Ali, l'Archibriseur du covenant, mais aussi en quelques-uns de ses plus proches parents. Une envie aussi aveugle que celle qui s'était emparée de l'âme de Mirzá Yahyá, aussi implacable que celle qu'avait allumée la haute perfection de joseph dans le cœur de ses frères, aussi enracinée que celle qui avait flambé dans le cœur de Caïn et l'avait poussé à tuer son frère Abel, une telle envie avait couvé pendant plusieurs années, avant l'ascension de Bahá'u'lláh, dans les replis du cœur de Mirzá Muhammad-'Ali, et elle avait été secrètement attisée par les innombrables marques de distinction, d'admiration et de faveur accordées à 'Abdu'l-Bahá, non seulement par Bahá'u'lláh lui-même, par ses compagnons et ses disciples, mais par le grand nombre d'incroyants amenés à reconnaître cette grandeur innée qu'il manifestait depuis son enfance.

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Loin d'être apaisé par les clauses d'un testament qui l'avaient élevé à la seconde place dans l'ensemble des croyants, le feu d'une animosité inextinguible qui brûlait dans la poitrine de Mirzá Muhammad-'Ali redoubla de violence dès qu'il réalisa pleinement toutes les implications de ce document. Tout ce qu'Abdu'l-Bahá put faire pendant une durée de quatre années pleines d'angoisse, ses exhortations incessantes, ses plaidoyers chaleureux, les faveurs et les bontés qu'il lui témoigna en abondance, les remontrances, les avertissements qu'il donna, et même son retrait volontaire, dans l'espoir d'écarter l'orage menaçant, tout cela ne servit à rien. Graduellement, et avec une ténacité obstinée, à l'aide de mensonges, de demi-vérités, de calomnies et de grossières exagérations, ce "promoteur de séditions" réussit à ranger de son côté presque toute la famille de Bahá'u'lláh, ainsi qu'un nombre considérable de ceux qui avaient appartenu à son entourage immédiat. Les deux épouses de Bahá'u'lláh qui vivaient toujours, ses deux fils, l'indécis Mirzá Diyá'u'lláh et le perfide Mirzá Badi'u'lláh, leurs soeur et demi-soeur ainsi que leurs époux dont l'un était l'infâme Siyyid 'AI!, apparenté au Báb, et l'autre, le rusé Mirzá Majdi'd-Din, ainsi que la soeur de ce dernier et ses demi-frères - enfants du noble et fidèle Aqày-i-Kalim alors décédé -, tous s'unirent dans un effort résolu pour renverser les fondations du covenant que le testament, publié récemment, avait instituées. Même Mirzá Aqà Jàn qui, pendant quarante ans, avait travaillé comme secrétaire de Bahá'u'lláh, de même que Muhammad-Javad-i-Qazvini qui, depuis les jours d'Andrinople, s'était employé à copier d'innombrables tablettes révélées par la plume suprême - ainsi que toute sa famille, se joignirent aux briseurs du covenant et se laissèrent séduire par leurs machinations.

Abandonné, trahi, attaqué par presque tous les membres de sa famille, maintenant rassemblés dans le manoir et les maisons voisines qui étaient groupées autour du très saint tombeau, déjà privé de sa mère et de ses fils*, et n'ayant d'autres soutiens que ceux d'une soeur célibataire, de ses quatre filles non mariées, de sa femme et de son oncle (un demi-frère de Bahá'u'lláh), 'Abdu'l-Bahá resta seul en face d'une foule d'ennemis ligués contre lui, au-dedans et au-dehors, pour porter tout le poids des terrifiantes responsabilités que ses hautes fonctions lui imposaient.

Etroitement unis par un désir et un but communs, inlassables dans leurs efforts, assurés de l'appui du perfide et puissant jamàl-i-Burujirdi et de ses acolytes, Hàji Husayn-i-Kàshi, Khalil-i-Khu'i et Jalil-i-Tabrizi qui avaient embrassé leur cause, reliés par un vaste système de correspondance avec tous les centres et tous les isolés qu'ils pouvaient toucher, secondés dans leur entreprise par des émissaires qu'ils envoyaient en Perse, en 'Iráq, aux Indes et en Egypte, enhardis dans leurs desseins par l'attitude des fonctionnaires qu'ils soudoyaient ou corrompaient, ces renégats d'un covenant établi par Dieu se levèrent comme un seul homme pour se livrer à une campagne d'injures et de calomnies comparable, pour sa virulence, aux accusations infâmes que Mirzá Yahyá et Siyyid Muhammad avaient lancées ensemble contre Bahá'u'lláh.

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Aux amis comme aux étrangers, aux croyants comme aux incroyants, aux fonctionnaires de tous rangs, ouvertement et par insinuations, verbalement aussi bien que par écrit, ils représentèrent 'Abdu'l-Bahá comme un usurpateur ambitieux, opiniâtre, sans probité ni pitié, qui avait délibérément méconnu les instructions du testament de son père, qui, dans un langage ambigu et voilé à dessein, s'était approprié un rang égal à celui de la manifestation elle-même, qui, dans ses messages à l'Occident, commençait à déclarer qu'il était Jésus-Christ, le Fils de Dieu, revenu sur terre "dans la gloire du Père", qui, dans ses lettres aux croyants des Indes prétendait être le sháh Bahràm promis et s'arrogeait le droit d'interpréter les écrits de son père, d'instaurer une dispensation nouvelle et de partager avec lui l'infaillibilité suprême, prérogative exclusive des détenteurs de la fonction prophétique. Ils affirmèrent par ailleurs qu'il avait fomenté la discorde à des fins personnelles, entretenu l'inimitié et brandi l'arme de l'excommunication, qu'il avait dénaturé le but d'un testament qui, prétendaient-ils, concernait tout d'abord les intérêts privés de la famille de Bahá'u'lláh, en le faisant passer pour un covenant d'une importance mondiale, préexistant, unique et sans pareil dans l'histoire de toutes les religions, qu'il avait privé ses frères et soeurs de leur part d'héritage légal pour la distribuer à des fonctionnaires, en vue de son avantage personnel, et avait décliné toutes les invitations répétées qui lui furent faites de discuter les questions pendantes et de régler les différends qui régnaient; ils affirmèrent encore qu'il avait effectivement altéré le texte sacré, interpolé des passages écrits par lui-même, détourné de leur objet et faussé le sens de quelques-unes des plus puissantes tablettes révélées par la plume de son père, et que, à cause d'un tel comportement, l'étendard de la rébellion avait été levé par les croyants d'Orient, la communauté des fidèles s'était scindée, elle s'affaiblissait rapidement, et elle était condamnée à disparaître.

C'était encore ce même Mirzá Muhammad-'Ali qui, se considérant comme le protagoniste de la fidélité, le porte-étendard des "unitaires", le "doigt qui montre son maître", le champion de la sainte famille, le porte parole des aghsàns et le défenseur des saintes Ecritures, avait avancé, du vivant de Bahá'u'lláh, dans une déclaration écrite, signée de sa main et portant son sceau, la revendication même qu'il imputait maintenant à tort à 'Abdu'l-Bahá, et cela si ouvertement et avec une effronterie telle, que son père l'avait châtié de sa propre main. C'était lui qui, envoyé en mission aux Indes, avait falsifié le texte des saintes Ecritures confiées à ses soins pour être publiées. C'était lui qui avait eu l'impudence et la témérité de jeter au visage d'Abdu'l-Bahá que, de même qu'Omar avait réussi à usurper la succession du prophète Muhammad, lui aussi se sentait capable d'en faire autant.

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C'était lui qui, lorsque 'Abdu'l-Bahá lui donna l'assurance que tout l'honneur qu'il convoitait lui reviendrait un jour, obsédé qu'il était par la crainte de mourir le premier, lui répliqua avec vivacité qu'il n'avait aucune garantie de lui survivre. C'était lui qui, ainsi qu'en témoigna Mirzá Badi'u'Lláh dans sa confession - écrite et publiée au moment de son repentir et de sa réconciliation éphémère avec 'Abdu'l-Bahá -, avait, grâce à une ruse, réussi à emporter, alors que le corps de Bahá'u'lláh attendait encore sa sépulture, les deux sacoches contenant les plus précieux documents de son père, documents que ce dernier, avant son ascension, avait confiés à 'Abdu'l-Bahá. C'était lui qui, par une falsification extrêmement simple et adroite d'un mot qui revenait dans quelques-uns des passages accusateurs adressés par la plume suprême à Mirzá Yahyá, ainsi que par d'autres stratagèmes comme par exemple en tronquant et en interpolant les textes, était parvenu à les rendre positivement applicables à un frère qu'il haïssait avec une passion si dévorante. Et enfin, c'était ce même Mirzá Muhammad-'Ali qui, ainsi que l'atteste 'Abdu'l-Bahá dans son testament, avait conspiré avec ruse et prudence pour lui enlever la vie, comme l'indiquent bien les allusions contenues dans une lettre écrite par Shù'à'u'lláh (fils de Mirzá Muhammad-'Ali), et dont 'Abdu'l-Bahá plaça l'original dans ce même document.

Par des actes de ce genre, et bien d'autres trop nombreux pour être rapportés, le covenant de Bahá'u'lláh avait manifestement été violé. Un autre coup, foudroyant par ses premiers effets, venait d'être administré à la foi et avait ébranlé momentanément sa structure. La tempête annoncée par l'auteur de l'Apocalypse s'était déchaînée. Les "éclairs", le "tonnerre", le "tremblement de terre" qui devaient obligatoirement accompagner l'apparition de 1-arche de son testament",' tout cela s'était produit.

Face à une évolution aussi tragique de la situation qui suivit, de si près, l'ascension de son père, le chagrin d'Abdul'l-Bahá fut tel, que, malgré les triomphes enregistrés au cours de son ministère, il laissa des traces en lui jusqu'à la fin de sa vie. Les émotions violentes qu'il ressentit devant cette sombre affaire rappelaient celles de Bahá'u'lláh, lors des événements désastreux que la rébellion de Mirzá Yahyá avait entraînés. "je le jure par l'ancienne Beauté!", écrivit 'Abdu'l-Bahá dans l'une de ses tablettes, "mon chagrin et mes regrets sont si grands que ma plume reste paralysée entre mes doigts." Tu vois déferler sur moi", se lamente-t-il dans une prière mentionnée dans son testament, "des flots de calamités et d'afflictions qui accablent l'âme et oppressent le cœur ... De cruelles épreuves m'ont assailli, et des dangers m'ont entouré de tous côtés. Tu me vois plongé dans une mer de tribulations qui, jamais, ne furent Plus graves, englouti par un abîme sans fond, affligé par mes ennemis, et consumé par la flamme de la haine suscitée par les miens, avec lesquels tu as conclu ton puissant covenant et ton testament solide..." Et plus loin, dans ce même testament: "Seigneur! Tu le vois, toutes choses pleurent sur moi, et les miens se réjouissent de mes malheurs. Par ta gloire, ô mon Dieu! Même parmi mes ennemis, quelques-uns ont déploré mes chagrins et ma détresse, et plusieurs, parmi les envieux, ont versé des larmes sur mes soucis, mon exil et mes tourments." "0 toi, la Gloire des gloires", s'écrie-t-il dans l'une de ses dernières tablettes, "j'ai renoncé au monde et à ses habitants et me voilà le cœur brisé, cruellement affligé à cause des infidèles. Dans la cage de ce monde, je me débats comme un oiseau effrayé, et je languis chaque jour du désir de prendre mon vol vers ton royaume."

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Dans l'une de ses tablettes - tablette qui jette une vive lumière sur tout cet épisode -, Bahá'u'lláh révèle de manière significative: "Par Dieu, ô peuples! Des pleurs s'échappent de mes yeux et des yeux d'Ali (le Báb), au milieu de l'Assemblée céleste, et mon cœur sanglote, et le cœur de Muhammad sanglote dans le très glorieux Tabernacle, et mon âme appelle, et les âmes des prophètes en appellent à ceux qui sont doués d'entendement ... Ce n'est pas sur moi-même que je m'attriste mais sur celui qui viendra après moi, dans l'ombre de ma cause, avec une souveraineté indubitable et manifeste, car il ne sera pas le bienvenu quand il paraîtra: On rejettera ses signes, on contestera sa suprématie, on discutera avec lui et on trahira sa cause ..." "Est-il possible", observe-t-il dans une tablette non moins chargée de sens, " qu'après le lever du soleil de ton testament, au-dessus de l'horizon de ta plus grande tablette, les pieds de quiconque puissent glisser hors de ton droit chemin? A ceci, Nous avons répondu: "0 ma plume très exaltée! Il t'appartient de t'occuper de ce qui t'a été ordonné par Dieu, le Magnifié, le Grand.
Ne demande pas ce qui épuisera ton cœur et les "cœurs des botes du paradis qui se sont rangés autour de ma cause merveilleuse. Il convient que tu n'aies point connaissance de ce que Nous t'avons voilé. Ton Seigneur est, en vérité, Celui qui voile, Celui qui sait tout." Bahá'u'lláh, parlant de manière plus explicite de Mirzá Muhammad-'Ali, affirme, en un langage clair et sans équivoque: "Il n'est, en vérité, que l'un de mes serviteurs... S'il s'éloignait, fut-ce un moment, de l'ombre de la cause, il serait sûrement réduit à néant." D'autre part, dans un langage tout aussi énergique, il déclare encore au sujet de Mirza Muhammad-'Ali: " Par Dieu, le Véritable! Si Nous lui refusions pendant un seul instant les bienfaits de notre cause, il dépérirait et tomberait dans la poussière." 'Abdu'l-Bahá, de son côté, déclare en outre: " Il n'y a aucun doute que, dans un millier de passages des écrits sacrés de Bahd'u'llàh, les briseurs du covenant soient exécrés." Avant de quitter ce monde, il fit lui-même une compilation de certains de ces passages, et il les inséra dans l'une de ses dernières tablettes, en tant que mise en garde, et comme moyen de protection contre ceux qui, tout au long de son ministère, avaient manifesté contre lui une haine aussi implacable, et avaient presque réussi à détruire les fondements d'un covenant qui, non seulement lui conférait sa propre autorité, mais dont dépendait l'intégrité même de la foi.

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