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Source : www.bahai-biblio.org
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ENSEIGNER AVEC SAGESSE ET EFFICACITE
Par Amatu'l-Baha Ruhiyyih Khanum

Tables des matières

Introduction
1. LES MAUX DE L'HUMANITE
2. ET NOUS, DANS TOUT CELA...
3. TOUT TOURNE AUTOUR DE L'ALLIANCE
4. L'ALLIANCE ET L'ENSEIGNEMENT
5. PREMIERS PAS
6. ETRE TOURNE VERS LES AUTRES
7. UN EFFORT DE COOPERATION
8. LA NON-INTERVENTION
9. LE PUBLIC ATTENTIF
10. CEUX QUI SONT PRETS
11. LE CROYANT IMMATURE
12. LA FORCE DE L'EXEMPLE
13. ACCROITRE NOS CONTACTS
14. NOTRE RESPONSABILITE
15. CITATIONS DE LA MAISON UNIVERSELLE DE JUSTICE


Introduction

Ce message est rédigé à la manière d'une conférence s'adressant aux bahá'ís. La version originale en fut publiée en 1949 sous le titre "Teaching Problems", et fut repris dans sa majeure partie en 1970 et publié au Royaume Uni sous le titre : "Success in Teaching". La présente version, pour la France, est fondée sur une traduction de cette dernière publication. Après quelques adaptations à l'époque (1991) et au contexte français, ce texte a été révisé et approuvé dans son intégralité par Amatu'l-baha Ruhiyyih Khanum.

Nous nous demandons souvent pourquoi, alors que nous avons le remède à tous les maux du monde, le monde n'en veut pas. C'est quelquefois très décourageant. C'est comme si nous étions placés au bord d'un chemin, à un embranchement, et que nous tenions le rôle - inconfortable - d'un poteau indicateur. Nous montrerions délibérément vers la droite le chemin signalé comme chemin sans danger, et constaterions que la plupart des usagers se dirigent à gauche, vers une large route portant la mention "Danger, précipice", et très peu, vraiment très peu, empruntent ce chemin moins engageant en apparence, mais qui permet de circuler en sécurité. C'est ainsi que nous, bahá'ís, nous restons là à essayer d'offrir notre don précieux. Beaucoup d'entre nous le font en divers endroits, comme pionniers, d'autres, beaucoup plus encore, parcourant le monde comme enseignants itinérants, ou qui travaillent très dur et très fort dans des comités intercontinentaux, nationaux, ou dans des comités locaux d'enseignement. Et nous nous demandons ce qui ne va pas sur cette terre. Est-ce que les gens sont aveugles, ou est-ce que c'est nous qui n'allons pas quelque part ?


1. LES MAUX DE L'HUMANITE

La réponse, bien entendu, c'est que, toutes proportions gardées, la race humaine aujourd'hui a perdu la tête et a en quelque sorte sombré dans la démence. Et nous-mêmes sommes très loin de ce que nous devrions être. Le fait combiné donc, de cette désobéissance massive aux lois de Dieu, et l'insuffisance de notre propre adhésion à ces lois, nous empêchent d'aboutir dans nos entreprises.

Il n'est pas difficile d'analyser les déficiences générales de l'humanité. La première est sans aucun doute l'irréligion. La vitalité de la croyance de l'Homme en Dieu est en train de mourir dans tous les pays disait Bahá'u'lláh. Il a écrit cela il y a longtemps et le pendule, qui est allé très loin en ce sens, n'est toujours pas revenu en arrière, globalement. Il y a beaucoup moins de croyance en Dieu aujourd'hui que lorsqu'il a émis cette opinion.

Et comme la vie de l'âme de l'Homme découle du créateur, la plupart des hommes souffrent de maladie à cause de leur famine spirituelle. Non contents de se détourner de Dieu, ils ont choisi des idoles : le racisme, le matérialisme, le nationalisme, et ainsi de suite. Ces faux dieux n'exercent aucune influence restrictive. Bien qu'ils suscitent souvent l'idéalisme déplacé de leurs adorateurs, leurs compagnes sont la haine, l'orgueil, le fanatisme, etc... Ils ne mettent pas de freins à leur appétit personnel d'hommes, ils n'exercent aucune influence morale hors du champ de leur philosophie défectueuse.

Aujourd'hui, c'est le jour de toutes les fausses libertés et non des vraies. Vous êtes libres d'être antisémite enragé ou adversaire de la race noire, libres d'être nationaliste aux dépends du reste du monde, libres d'être protagoniste prêt à brûler tous les systèmes totalitaires, libres de suivre vos passions animales, libres de divorcer, libres de devenir alcoolique, et dans bien des endroits, libres de devenir terroriste ou combattant de guérilla.

Il est terriblement triste de penser que ces libertés noires soient les nôtres alors que l'on n'est plus libre actuellement d'être vertueux, sans passer pour un demeuré, libres de ne pas boire sans passer pour un paria social, et par-dessus tout, libres d'être religieux d'une manière heureuse et épanouie, sans qu'on vous considère comme un déficient mental ou un déséquilibré émotif.

Dans certains pays aujourd'hui, les gens ne sont plus libres de jouir des libertés innocentes comme la tolérance, et être tolérant peut même être considéré comme être déloyal. Il n'y a pas de milieu. Tous les journaux nous montrent l'état du monde aujourd'hui, il n'est pas nécessaire de nous étendre là dessus. Nous savons seulement trop bien de par les écrits de Bahá'u'lláh, du Maître, et du Gardien, que le remède pour ces conditions ne peut être administré qu'au travers d'une agonie.

La race Humaine refuse encore de prendre le petit chemin sûr de la raison. Elle ne veut pas se remettre résolument en cause. Elle va, avec une perversité incroyable et sauvage, se précipiter sur le grand chemin vers le précipice. et sauter du précipice dans un chaudron de souffrance universelle et qui consumera tout. Dès lors, nous la verrons se rassembler en un seul monde autour d'une table de consultation. L'action intelligente, elle la rejette, mais les conséquences de sa folie la ramèneront, sans doute en dernier ressort, à la raison.

Cela semblerait expliquer la raison fondamentale pour laquelle si peu de gens deviennent bahá'ís, pour laquelle notre voix n'est pas écoutée, et c'est vrai qu'elle l'est rarement. Cependant, nous devons continuer à rester fermement à notre poste, à l'embranchement du chemin. Nous avons la responsabilité morale de proclamer notre foi aux masses. Nous ne devons pas nous reposer, car nous savons qu'il y a ce précipice et ce chaudron. Efforçons-nous d'entraîner à nos côtés autant de personnes que nous pourrons, pour prendre le parti de l'action constructive, de la raison, de la fraternité, de l'amour pour tous les êtres humains. Nous devons y parvenir. C'est un des aspects du problème de l'enseignement peut-être l'aspect avec un grand A.


2. ET NOUS, DANS TOUT CELA...

Et à côté de cela, dans ce monde, il y a nous-mêmes. Bahá'u'lláh a dit :

"Et si les croyants avaient mis ce que nous leur avons demandé en pratique, maintenant, tout le monde serait vêtu du vêtement de la Foi."

Il a écrit cela il y a plus de cent ans. Cette déclaration devrait suffire à nous priver de sommeil pour le reste de notre vie. Car cela implique clairement que le problème de l'humanité, après tout, n'est pas seulement sa propre perversité, mais aussi notre propre échec en tant que disciples de Bahá'u'lláh. Si chacun d'entre nous était vraiment bahá'í, en pensée, en esprit, en action, nous exercerions sur le monde une telle influence, que la lourde masse de l'humanité en serait spiritualisée.

Chaque fois que nous regardons les peuples du monde, nous sommes enclins à nous sentir complaisants. Nous comparons nos orientations, nos standards avec les leurs, notre conduite avec la leur, et nous nous sentons spirituellement un ou deux centimètres plus grands qu'eux. Mais peut-être que si nous regardions plus attentivement la sorte d'être humain qu'un bahá'í devrait être, à l'exemple d''Abdu'l-Bahá, notre complaisance s'évaporerait et nous réaliserions que nous, bahá'ís, sommes supposés être une race de géants spirituels, alors que nous ne sommes encore que des nabots, juste un peu plus grands que le nain spirituel de taille moyenne qui habite ce globe.

Pourquoi ? d'abord parce que la plupart d'entre nous ne savent pas ou ne connaissent pas suffisamment les enseignements. Nous sommes des adhérents solides à la cause de Dieu, mais nous sommes pour la plupart des adhérents qui ne sommes pas informés. Comparé à ce que Bahá'u'lláh a mis entre nos mains, nous sommes des ignorants. Nous n'en connaissons que dix pour cent à peine. J'ai une fois entendu ma mère dire quelque chose qui m'a fort impressionnée. Quelqu'un la complimentait sur sa connaissance de la Foi Bahá'íe. Elle répondit que les enseignements bahá'ís étaient comme une université et qu'elle n'en était qu'une étudiante et cela depuis trente cinq ans et qu'elle continuait à apprendre.


3. TOUT TOURNE AUTOUR DE L'ALLIANCE

Mais en dépit du peu de connaissance que nous avons, nous, et tout petit nouveau bahá'í inclus, nous en savons pourtant assez pour pouvoir changer nos vies et nous permettre d'enseigner aux autres. Le pivot de la connaissance bahá'íe est un gros nœud de vérités suffisamment fort pour soutenir la pression du monde entier avec son incroyance et sa corruption, c'est l'Alliance.

La grande Alliance, nous le savons, est la promesse que Dieu a faite avec chaque prophète - et à travers lui, envers tous les hommes - qu'il ne nous abandonnera pas à nous-mêmes et qu'il nous enverra des guides qui nous mèneront sur le chemin de la vérité vers Lui et plus près de Lui.

La moindre alliance, qui concerne la dispensation bahá'íe, est en relation avec la maturité du monde qui s'est accrue, et c'est le sang même dans les veines de notre cause, la charpente d'acier qui soutiendra notre ordre administratif, notre futur ordre mondial. C'est l'Alliance que Bahá'u'lláh a faite avec nous et le Maître, prolongée par le Maître au travers du Gardien, selon laquelle Bahá'u'lláh ne nous laissera pas seul après son ascension, selon laquelle la direction divine et l'autorité ne seraient pas retirées de ce monde physique lorsque le corps du prophète reposera, mais que son manteau, pour ce qui est de la direction infaillible et la direction de nos écritures, tomberait sur les épaules de son vice-régent, tout d'abord 'Abdu'l-Bahá, puis Shoghi Effendi.

Quand un croyant garde ceci à l'esprit, quand son cœur est ouvert à la foi en Dieu et qu'il y place Bahá'u'lláh et son alliance avec les bahá'ís, alors il a le noyau essentiel. A cela peut-être ajouté la connaissance, la sagesse, l'amélioration de son caractère, les bonnes actions. Voilà pourquoi un homme totalement illettré, un sourd-muet, une personne simple, peut être un bahá'í lumineux et vrai, si ce noyau de foi fondamental est en lui, qu'il croit en Dieu, et qu'il croit que Bahá'u'lláh était sa manifestation pour cette période de l'histoire, et que pendant cette dispensation - qui doit durer au moins mille ans - cette manifestation tâtera constamment le pouls du monde, et va, d'abord au travers du Maître, puis du Gardien, continuer à exercer directement le pouvoir directeur du royaume d'en haut sur les destinées des hommes. Et si nous pensons cela, c'est vraiment le caractère le plus prometteur de notre foi.

Il n'y a pas de standard absolu dans ce monde, pour ce que disent les hommes. L'opinion de chaque homme peut être pesée contre celle de ses collègues, ou de ses congénères et être entièrement relative. Mais le phénomène de l'institution du Gardien a produit de nouveaux effets : l'opinion d'un homme, à propos de certaines choses, peut devenir absolue et non plus relative parce qu'elle ne vient plus de lui-même mais de l'au-delà.

Une personne qui accepte n'importe quelle religion et devient croyant, reconnaît sans détours que son fondateur ou son prophète avait raison et était parfait parce qu'il était le miroir de Dieu, et ainsi absolument divinement inspire. Le Christ a dit : "les paroles que je vous ai dites ne viennent pas de. moi, mais du Père qui m'a envoyé". De même, dans le Coran, en commençant chaque sourate par le mot "dis", Mohamed a insisté sur le fait que ce n'est pas son opinion personnelle, mais une voix de l'au-delà qui instruit les hommes. Les juifs, les musulmans, les chrétiens, tous ont cru en la sainteté des écrits qu'ils reconnaissaient comme la voix de Dieu. Nous, bahá'ís, nous croyons exactement la même chose de Bahá'u'lláh. Dans la Foi Bahá'íe, la révélation ne s'arrête d'ailleurs pas avec l'ascension de la manifestation fondatrice, mais se prolonge au travers du Maître et du Gardien, d'une manière non pas créative, mais circonscrite à leur interprétation.

Dans ce monde qui doute de plus en plus d'un Dieu personnel, il n'est pas surprenant qu'il soit difficile de convaincre les gens qu'un nouveau prophète est apparu. Il est encore moins surprenant que les gens ne soient pas du tout enclins à croire en quelque chose de spirituel, qu'ils trouvent difficile d'accepter une institution qui soit investie de l'autorité divine et qui soit infaillible.

Nous avons un enseignement merveilleux à offrir aux hommes : nous avons un ensemble de lois sociales, économiques, éthiques et internationales, des principes et des valeurs qui sont tout à fait imbattables. Mais toute la vitalité et la puissance s'en va à moins qu'une personne soit à même de reconnaître la raison pour laquelle elles sont si parfaites : parce qu'elles viennent d'une source supra-humaine : de Dieu. Et si un homme peut aller jusque là dans son sentiment et dans sa compréhension, s'il peut aller jusqu'à accepter cette origine divine, alors il ne fait que chicaner s'il ne peut accepter de plein gré et en parfaite connaissance de cause, la station et la fonction du Gardien, car c'est le Gardien et la Maison Universelle de Justice qui l'accompagne, qui assure au système de Bahá'u'lláh un bon fonctionnement, un fonctionnement souple. Enlevez ce système absolu, et vous enlevez ce qui garantit que ce que Bahá'u'lláh a apporté au monde remplira ses promesses.


4. L'ALLIANCE ET L'ENSEIGNEMENT

On n'insistera jamais assez sur cette question de l'Alliance pour traiter des problèmes de l'enseignement, Car c'est là le nœud même de l'enseignement. Peu importe ce qu'une personne comprend ou ne comprend pas d'autre, si elle l'a acceptée. Si elle n'est pas suffisamment mûre pour comprendre l'Alliance, elle doit d'abord l'appréhender et en saisir toutes les implications avant de devenir bahá'í parce que sans cela, elle est comme un arbre sans racines dans la Cause, et le premier coup de vent, la première épreuve l'emportera.

C'est une chose étrange, et quelque chose qui devrait donner à tout nouveau croyant qui essaye d'enseigner, le temps de la réflexion. Si vous regardez en arrière durant ces dix ou vingt dernières années de l'enseignement, vous constaterez que ceux qui non seulement sont à l'avant du travail mais obtiennent le plus de résultats, sont invariablement des lions qui rugissent à la défense de l'Alliance pour ainsi dire, et si vous recherchez dans leurs ancêtres bahá'ís, vous trouverez que ce sont les rejetons de lions bahá'ís de générations précédentes d'une manière générale les premiers croyants bien ancrés dans la foi dès les jours du Maître, et pleinement enracinés dans l'Alliance. Les épreuves viennent et s'en vont dans le monde et dans la Foi. Mais rien n'arrive à ce genre de bahá'í parce que ses profondes racines lui permettent de trouver en permanence la nourriture spirituelle efficace dans ce sol fertile où il est planté, c'est à dire l'Alliance. La foi en l'Alliance est à la fois le bouclier et le sabre d'un bahá'í. Avec eux, il peut conquérir, et sans eux, il est sans défense.


5. PREMIERS PAS

Il y a beaucoup de "à faire" et beaucoup de "à ne pas faire" dans le travail de l'enseignement. Tout croyant qui a jamais ouvert la bouche et essayé d'enseigner, se constitue tôt ou tard une sorte de guide qui lui est propre. Je ne peux pas tout examiner ici. Je ne prétends pas en savoir suffisamment, et je n'ai pas le temps de le faire. Mais je vais vous donner quelques éléments, juste pour partager avec vous mes idées, mes observations, mes cogitations et mes ruminations sur ce sujet.

J'ai une fois entendu une bahá'íe employer à propos de l'enseignement, une métaphore très simple. Elle parlait de notre enseignement comme d'un grand magasin ou d'un grand supermarché. Celui qui s'y rend veut au moins quelque chose, que ce soit un piano à queue ou un fouet à battre les œufs en neige. Et comme nous avons tout, est-il concevable que nous ne puissions satisfaire le désir de ce client ? C'est une idée merveilleuse, parce qu'à partir du moment où quelqu'un cherche vraiment, c'est à dire qu'il n'est pas simplement en train de vivre dans un tourbillon ou dans une léthargie profonde, ou simplement dans l'autosuffisance, nous avons quelque part dans la Foi, la réponse au besoin de cette personne. L'une de nos difficultés essentielles c'est que nous ne trouvons pas toujours ce que le chercheur désire de manière à pouvoir lui donner.

Quelques-uns d'entre nous oublient qu'on ne peut remplir quelque chose avant de commencer par le vider. Le chercheur qui vient à nos réunions ou que nous rencontrons au hasard est bien souvent plein mais insatisfait. Nous ne le laissons même pas se décharger sur nous, nous ne le laissons pas soulager son esprit de ses doutes et de ses complications, de ses théories.

Nous savons que nous avons la réponse, et rapidement nous essayons de la forcer en lui. C'est rarement un succès ! Pourquoi ? parce qu'il n'y avait pas d'espace disponible, et nous essayons de forcer avant que cette personne puisse faire la place nécessaire à notre message, en se vidant de ses soucis et de ses pensées.

Nous devrions nous considérer comme des docteurs, et tous ceux que nous rencontrons, des patients. Nous avons tous les remèdes, et nous devons essayer de donner autant de ces remèdes que nous pouvons. Mais supposez que vous alliez voir votre docteur; imaginez la scène : vous vous apprêtez à lui dire ce qui va mal, vos symptômes, et vous lui parlez de tout cela... mais dès que vous vous asseyez en face de lui, il commence à vous parler de ce qu'il ressent lui, de ce qu'il pense, du cours des événements mondiaux, de ce qui va se passer, des rêves de sa femme, qu'est-ce que vous diriez ? Est-ce que sa technique vous plairait ? Et s'il vous donne à la fin un flacon de médicament, est-ce que vous allez le prendre?

Enseigner est dans une large mesure l'art d'écouter. Si vous écoutez la personne que vous désirez enseigner et percevez son attente, découvrez ce dont elle a besoin, alors vous commencerez votre traitement en lui donnant la part de nos enseignements qui correspond à la bonne réponse, au bon remède. Mais malheureusement nous avons tous nos activités préférées, nos sujets favoris, nos points de vue particuliers, même au sein de la Cause. Et ainsi, il n'est pas rare que vous trouviez qu'une personne qui est passionnément intéressée par les sujets d'économie est en grande conversation avec un bahá'í enthousiaste dont l'intérêt majeur est la vie après la mort. Alors qu'il est en train de parler avec passion de salaire, de temps de travail, de commerce, de partage de profits, elle lui rend la pareille sur les qualités de l'âme, et son voyage à travers les mondes de Dieu. Quelqu'un qui entend des voix, qui a des visions ou qui perçoit les auras se heurte au mur d'un bahá'í qui, lui, le traite à la légère alors qu'il s'étend sur les perfections pratiques de l'ordre mondial.

Une personne qui a besoin de quelque chose en a besoin, même si ce n'est que d'un fouet à battre les œufs, il en a besoin et il le veut tout de suite, alors donnez-le-lui ! Si vous n'êtes pas au point sur les enseignements en ce qui concerne l'économie, et ne pouvez parler d'économie avec un économiste, ou de phénomènes spirituels avec un "psy", alors soyez suffisamment sages pour reconnaître vos limites et diriger votre chercheur vers quelqu'un dont le passe-temps correspond à l'intérêt profond de cette personne.


6. ETRE TOURNE VERS LES AUTRES

Combien de fois n'avons-nous pas rencontré un ami bahá'í avec un regard radieux dans les yeux, cette expression de contentement qui vous rappelle celle d'un chat qui vient juste d'avaler une souris, et qui déclare avec satisfaction : "Je viens de parler de la Foi". Oui, je veux bien le croire que vous en avez parlé, mais celui à qui vous en avez parlé, a-t-il écouté, a-t-il entendu ? A-t-il reçu ? Il attendait quelque chose de vous, mais l'a-t-il eu ? Ou est-ce que vous avez eu simplement le plaisir de lui parler de la Foi ?

Rappelons-nous comment 'Abdu'l-Bahá accueillait les gens en leur demandant : êtes-vous heureux, allez-vous bien ? Son affectueuse attention vous atteignait et vous entourait comme un rayon de soleil. Ce souci sincère, l'intérêt pour la personne en face de vous est la meilleure technique d'enseignement au monde, et rien ne la surpassera. Enseigner est une discipline excellente pour l'ego car, pour enseigner avec succès, vous devez vous mettre vous-mêmes à l'arrière plan et maîtriser suffisamment votre volonté et votre désir d'expression personnelle pour devenir un instrument de réception assez précis pour situer la longueur d'onde personnelle de ce chercheur. Si vous vous branchez sur cette personne, vous pouvez entrer en communion avec elle et par votre pensée de sympathie, vous commencerez à faire pénétrer la lumière de la cause dans son esprit. Vous ne pouvez pas vous introduire de force dans l'âme d'une autre personne, ou la marteler de vos arguments, du simple fait de votre profonde conviction de détenir la vérité.


7. UN EFFORT DE COOPERATION

II y a quelque chose de scabreux à vouloir, que l'on en soit capable ou pas, enseigner personnellement quelqu'un, et ainsi en garder pour soi-même tout le triomphe, - ou intervenir mal à propos auprès des contacts d'autres gens et au mauvais moment.

Et comme je pense que des exemples précis sont plus instructifs que de la théorie, je vais vous en donner deux qui m'ont marquée au cours de mon éducation bahá'íe : Ali Kuli Khan, qui était un excellent conférencier, s'adressait un soir à un groupe de gens assez important et assez fermé dans une maison particulière. Lorsqu'il eut fini, à ma grande horreur, il m'appela pour dire quelques mots. Je ne m'y attendais pas du tout, et je fus prise de recul. Après la réunion, je suis allé vers lui et lui demandais enfin pourquoi il m'avait demandé de faire cela. Après une conférence si complète qu'il avait faite lui-même, je ne trouvais pas cela nécessaire du tout. Il m'a dit que quel que soit le temps qu'il prenait pour s'adresser à une audience donnée, qu'il y avait toujours un certain pourcentage de gens qui ne pourraient correspondre à sa tournure d'esprit particulière, quelle que soit sa manière de s'adresser à eux, et qu'un autre intervenant pourrait atteindre ces gens là où lui ne le pouvait pas. Et je n'ai jamais oublié cette remarque.

C'est vraiment une certitude mathématique qu'une personne parmi cent autres ne peut seulement en atteindre qu'un certain pourcentage. Et c'est certainement aussi juste de dire cela des personnes que nous contactons tous les jours. Notre esprit peut n'être jamais capable d'éveiller une parcelle d'intérêt chez telle personne, alors que votre propre mari, ou votre femme, ou un autre bahá'í peut très bien le faire. Ce n'est pas le moindre aspect de l'enseignement que d'avoir la sagesse de voir que Mr.X est davantage le type pour faire passer le message à Mme Y, et pas du tout votre type à vous.


8. LA NON-INTERVENTION

La deuxième leçon que j'ai apprise concerne le fait de ne pas intervenir dans le travail d'enseignement d'autres gens, et cette leçon est encore plus marquante, car elle a eu des résultats désastreux.

Une jeune femme venait à des rencontres bahá'íes depuis longtemps, et elle étudiait avec ma mère. Elle exprima enfin le désir de devenir une croyante active. Ma mère. avec l'accord de l'Assemblée Spirituelle eut avec elle une Longue conversation, lui faisant part des points saillants de l'Alliance et du testament du Maître. Cette fille était une personne tranquille, pensive, et qui, je crois, prenait ce pas qu'elle allait faire très sérieusement. Elle avait besoin qu'on la laisse toute seule pour décider. Ma mère lui avait parlé, elle savait tout ce qu'il fallait savoir des implications de cette Foi et elle devait finalement prendre sa décision toute seule. ET c'est à ce moment là qu'un ami bien intentionné s'avisa de prendre cette décision pour elle. Il a essayé par une sorte de pression de forcer la cause en elle. Cette jeune fille consciencieuse, tranquille, a senti qu'on faisait du prosélytisme. Elle est devenue suspicieuse et n'est jamais devenue bahá'íe, et elle a coupé tous ses liens d'amitié avec nous.


9. LE PUBLIC ATTENTIF

Nous devons toujours nous souvenir que ceux qui. nous semblent les plus indifférents à notre égard, nous observent avec beaucoup d'attention. Il y a beaucoup, beaucoup de gens qui ont entendu parler de cette foi, et qui ont une attitude un peu bizarre envers elle. Ils ne sont pas prêts à devenir bahá'ís, ou ils n'y croient pas, ou bien ils ne veulent pas vivre selon les responsabilités que cela donne, ou bien ils veulent voir si réellement nous sommes bahá'ís, ou si nous bluffons. En d'autres termes, est-ce que nous vivons vraiment selon ce que nous prêchons ou pas ? Je pense que nous n'avons aucune idée de l'observation continuelle dont nous sommes l'objet. C'est un facteur psychologique très intéressant, et très touchant aussi, de voir ces observateurs désirant ardemment nous voir vivre selon notre modèle élevé, et qui sont chagrinés, angoissés, méprisants et même plein de ressentiments lorsque nous ne le faisons pas.

J'ai eu une fois une amie qui est venue me voir. La jeune fille d'un ami bahá'í, qui était très anxieux qu'elle le devienne elle aussi. Elle fut invitée à une soirée chez des amis qui se rendaient occasionnellement à des réunions mais qui ne présentaient aucun désir de devenir bahá'ís. Je ne suis pas allé avec elle parce que j'avais quelque chose à faire chez moi. Le lendemain, son hôte m'a téléphoné et s'est écrié avec indignation : dites, quelle sorte de bahá'ís m'avez-vous amenés ? Elle a accepté une boisson alcoolisée ! Et bien sûr, j'ai réagi avec indignation en lui demandant quel droit il se donnait de croire qu'elle était bahá'íe, et expliquais qu'elle ne l'était pas mais que j'espérais qu'elle le serait un jour. Le soulagement, dans le son de sa voix, lorsqu'il entendit cela, est quelque chose qui fut pour moi très révélateur. Il avait offert à quelqu'un qu'il croyait être bahá'í une boisson alcoolisée. Cela montre comment les non-bahá'ís nous mettent continuellement à l'épreuve pour savoir si nous sommes sincères. Mais lorsqu'elle a accepté, il a été vraiment très en colère, et cela parce qu'il avait perdu ses illusions. Je suis heureuse d'ajouter que la fille en question est devenue une croyante active et rayonnante.

L'humanité est devenue globalement irréligieuse. L'une des raisons est qu'elle ne trouve plus de gens dans les églises, les mosquées et les synagogues qui mettent en pratique et vivent leur foi. C'est une religion de "bout des lèvres" et une religion morte. C'est pourquoi Bahá'u'lláh et le Maître ont constamment mis l'accent sur les actions et l'exemple. Si nous lisons nos enseignements comme il faut, nous voyons que, en ce jour, la Manifestation de Dieu a, pour ainsi dire, rehaussé l'obstacle. Dans le passé, croire était bien. Maintenant, ce n'est plus suffisant. Ce n'est même plus recevable, à moins que ce ne soit accompagné d'actions. En ce jour, rien ne sera acceptable, sauf des actes purs et sans tâches.


10. CEUX QUI SONT PRETS

Nous présentons la Cause au public, à tous ceux que nous rencontrons. Pourquoi ne faisons-nous pas davantage de croyants ? Disons, de façon purement arbitraire, parce que je n'ai aucune idée de ce que seraient les chiffres, que seulement 10% des habitants des Etats Unis d'Amérique sont vraiment réceptifs aux enseignements, en incluant ceux qui pourraient devenir croyants tout de suite et ceux qui pourraient le devenir après avoir rencontré la Foi. Allons un peu plus loin, et disons que dans une ville de 100 000 habitants, 2% sont prêts à embrasser la Cause si on leur donne une chance correcte. Cela veut donc dire 2000 âmes. Pourquoi n'arrivons-nous pas à atteindre ces 2000 personnes ?

En premier lieu, elles sont éparpillées dans tous les groupes d'âge, des étudiants de cours supérieurs aux personnes âgées alitées, dans toutes les classes, de la sœur d'un magnat, vivant en quartier résidentiel, à la femme de ménage qui nettoie les trains à quatre heures du matin... disons que cette ville est récemment ouverte à la Foi. Est-ce que ces extrêmes d'âge et de position que je viens de citer sont susceptibles d'être contactés par les pionniers vivant en cette ville ? la réponse est certainement non. Est-ce que ces personnes sont susceptibles de venir à des conférences publiques ? Bien sûr que non. En fait, si nous analysons bien la chose, nous voyons que le rayon de contacts bahá'ís est très réduit. Ce n'est qu'un pourcentage infinitésimal de la population qui va à une conférence publique bahá'íe, ou qui est simplement du genre à se rendre à une conférence. Aussi essentiel que soit ce genre d'enseignement, il ne faut pas trop en attendre.

A Montréal, il y a un forum de gens qui se tenait régulièrement toutes les semaines dans une église bien connue, avec aux programmes les meilleurs conférenciers qui parcourent l'Amérique, tels que Julian Huxley, Bertrand Russeli, Sairajina Naidu, et qui ne faisaient jamais le plein en dépit de ces conférenciers. Nous devrions constamment nous efforcer d'améliorer le niveau de nos conférences publiques, d'avoir de bons conférenciers bahá'ís, de bons conférenciers sympathisants, mais nous ne devons pas attendre de cette méthode seule, qu'elle atteigne beaucoup de ces théoriques 2000 âmes qui nous attendent.


11. LE CROYANT IMMATURE

Après les conférences publiques, viennent les contacts personnels, et c'est là que nous, bahá'ís, faisons échec, et pour de multiples raisons. Il y a ceux, peu nombreux je l'espère, qui ne veulent pas, ou qui sont trop timides, pour laisser les autres savoir qu'ils sont bahá'ís. Ils ont peur de paraître bizarres aux yeux de leurs camarades d'étude, de leurs collègues ou de leurs amis. Une telle attitude est triste, car elle indique une grande immaturité de la part de l'individu. N'importe qui, dans quelque domaine que ce soit, s'adonnant à quelque chose de nouveau est sûr d'avoir en retour un certain niveau de ridicule de la part des autres êtres humains en général, qui sont en masse comme des moutons, qui font tous bâââ en même temps, qui broutent en même temps; qui se mettent à courir en même temps.

Pour qu'un bahá'í ne soit pas capable de réaliser qu'en s'identifiant avec le mouvement le plus constructif et le plus générateur de progrès dans le monde entier, il s'est élevé au-dessus du troupeau et qu'il s'est couvert de distinctions, c'est vraiment pitoyable. Il n'est pas nécessaire à un croyant de se précipiter et de proclamer à haute voix qu'il est bahá'í ou d'inonder les autres de dépliants, mais d'un autre côté, il devrait souhaiter que tout le monde sache qu'il est bahá'í, il devrait souhaiter que ses camarades d'étude sachent pour quelles raisons ses idées sont si porteuses de progrès, et que c'est parce que ce sont des idées bahá'íes. S'il est en affaires, que son employé puisse, devant sa bonne volonté, sa courtoisie, son esprit de coopération, le fait qu'il mérite confiance, établir la relation avec le fait qu'il est bahá'í, et que la Foi engendre de telles caractéristiques. Dans le cercle de ses amis, que ses bonnes habitudes, sa sincérité, sa conduite chaste sa tolérance et son absence de préjugés l'étiquette comme un croyant, sans pour cela qu'il soit considéré comme un excentrique religieux ou quelqu'un de spécial.


12. LA FORCE DE L'EXEMPLE

La façon de penser, la façon de parler, la façon de se conduire pour un bahá'í devraient être telles que l'on puisse dire : vous savez, j'ai l'impression que la raison pour laquelle Paul est si net et digne de confiance, doit avoir un rapport avec son aprartenance à cette chose bahá'íe, et je trouve cela bien. Nous devons, sans faire de prosélytisme, tisser des liens d'amitié pour la Foi, et créer dans le public une admiration pour la Cause. Il nous faut créer une atmosphère de respect pour notre religion, et pour nous qui la suivons.

Nous devons réaliser que la chose primordiale n'est pas ce que nous disons, mais ce que nous faisons. En fait, tout le monde se moque de ce que nous disons. Tout le monde dit quelque chose de nos jours. De tous les haut-parleurs du monde, en chinois, en tchèque, en espagnol et ainsi de suite, les gens crient et parlent de bons plans, de bons préceptes, de bonnes idées, beaucoup d'entre elles, en fait, similaires ou identiques à nos plans bahá'ís, nos préceptes et nos idées, mais elles sont, comme on peut le voir d'après l'état du monde, complètement inefficaces. Et pourquoi ? - parce qu'il n'y a rien derrière tout cela. Il n'y a pas d'action juste, pas de conduite intègre pour les soutenir, et tout le monde le sait.

Donc, notre seule façon, ou notre façon la plus importante sinon exclusive d'enseigner doit être par notre exemple. Lorsque le monde découvrira que nous, bahá'ís, sommes des bahá'ís, le monde suivra nos pas comme les enfants suivent la flûte enchantée ou le joueur de cornemuse, entraînés par un élan irrésistible.


13. ACCROITRE NOS CONTACTS

Pour revenir à notre ville, et au moyen d'atteindre ces 2000 personnes, nous voyons qu'il nous faut avoir des conférences publiques bahá'íes pour le prestige de la Foi, pour rendre familier le mot bahá'í au public, et pour rendre familier l'existence de la Cause. Nous devons aussi avec dignité, sans peur, être connu en tant que bahá'í et aimé en tant que tel. Bien sûr, il nous faut essayer de former un groupe, et tenir des coins de feu, un par semaine, c'est sans doute la forme la plus efficace d'enseignement en ce moment. Chaque croyant, pionnier ou résident bien établi dans un endroit, sait par expérience que ces méthodes atteindront un point de saturation. Les conférence publiques atteignent peu de monde; les coins de feu arriveront probablement à la mise en place d'une assemblée, peut-être que de nouveaux bahá'ís se déclareront chaque année; mais de ces 2000 personnes supposées, seulement 5% au plus semblent être accessibles à la Foi. Pourquoi ? - c'est parce que, je pense, ces 2000 âmes sont cachées pour ainsi dire dans un certain nombre d'endroits, et que chacun de nous vit dans une sphère limitée. Il nous faut augmenter nos champs de relation.

Nous avons trop tendance à attendre que les âmes soient conduites vers nous. Elles le sont souvent, mais les autres, probablement la plus grande partie, il nous faut creuser pour les trouver. Par exemple, disons qu'un pionnier entre en contact avec une centaine de ces bahá'ís potentiels par le moyen de conférences publiques, et cinquante autres par le biais de coins de feu - et c'est une estimation généreuse - si l'un travaille, il peut aussi attirer ceux avec qui il travaille, peut-être cinq personnes, à ces réunions. Disons encore cinq autres personnes réceptives qu'il rencontre au hasard au cours de sa vie sociale. Maintenant ce croyant a une maison, un travail, un cercle d'amis, une réunion bahá'íe à laquelle il lui faut aller une fois par semaine, une réunion d'approfondissement une fois par semaine, son champ de contact pour ainsi dire a atteint son point de saturation. Donc, des 2000, il a atteint 160 et que peut-il faire de plus ? Pour autant que je puisse me permettre d'en juger, j'estime que la seule chose qu'il puisse faire est d'essayer d'atteindre une autre poche.

S'il attend de ce seul moyen de contact - la conférence publique qu'il a annoncée dans la presse - qu'il lui fasse atteindre les autres 1840 âmes qui sont prêtes, il lui faudra attendre un siècle ! Le club de golf, le Rotary Club, le Club de pétanque, l'association pour l'enfance, la société protectrice des animaux, la société d'Espéranto, celles-là et d'autres du même genre, que ce soit sur le plan sportif, social ou humanitaire, des groupes aux préoccupations proches des nôtres sont des poches où nos amis futurs bahá'ís sont cachés.

Si nous les voulons, il faut aller les y chercher. Cela demande des sacrifices, du temps de l'énergie dans certain cas, mais ce peut être aussi un plus dans nos vies. Laissons nos jeunes bahá'ís fréquenter les groupements de jeunes, ou en susciter, laissons-les rencontrer des jeunes, et les inviter dans leur groupe, qu'ils rallient des associations dont les buts sont compatibles avec les nôtres et purement non-politiques, et à travers de telles associations qu'ils apportent aux autres, en tant que bahá'ís, leurs idéaux et leurs modèles. Et vous finirez par trouver bientôt les 1840 autres âmes qui vous manquent. Que le père fasse la même chose au club d'échecs, au club de campagne, au club de débats, à l'association des amateurs de photos, qu'il soit actif dans un comité sur la nature, ou dans un projet philanthropique dans son usine ou son lieu de travail, ou quelque chose qui le mette en contact avec de nouvelles personnes, et que la mère fasse la même chose : les femmes ont des douzaines de clubs et d'associations dans chaque ville, que ce soit pour les enfants, pour le bien-être familial, et qui présentent des idées de progrès avec lesquelles un bahá'í peut s'identifier sans pour cela faire de concessions sur notre principe de non-affiliation à des mouvements religieux et politiques.


14. NOTRE RESPONSABILITE

Si nous sommes déterminés à enseigner, à donner notre bien précieux à ce monde fou qui se précipite sur le sentier de la destruction, si nous sommes déterminés à saisir l'occasion de faire entendre ce message rédempteur, alors nous ne perdrons pas de temps à courir sur le chemin de la routine quotidienne, à tourner comme un écureuil en cage dans nos habitudes, au bureau, au club de bridge, dans nos occupations favorites et dans nos plaisirs égoïstes. Nous nous plairons à consacrer nos heures de loisirs pour que ce soit non seulement utile pour nous-mêmes mais aussi un moyen d'atteindre ces quelques âmes qui, comme des joyaux enfouis dans une mine, sont des croyants en ce nouveau jour de Dieu et attendent seulement qu'on les trouve.

Notre responsabilité est très grande. Il n'y a pas de docteur - surtout s'il pratique ce métier depuis longtemps - pour ne pas admettre en repensant à un malade, que s'il avait agit différemment, ou s'il avait mieux agi, ce malade serait vivant aujourd'hui au lieu d'être mort. J'ai bien peur que nous aussi, bahá'ís, pour peu que nous ayons un peu d'expérience en enseignement, nous soyons forcés d'admettre qu'il y a des gens qui, si nous avions été plus attentifs, plus réfléchis, plus délicats, plus sages et plus aimants, seraient aujourd'hui des croyants au lieu de se trouver éloignés et écartés de la Cause. Echouer dans son devoir moral envers l'Humanité est un lourd échec en ces jours.

Que serions-nous sans cette cause aujourd'hui ? Où trouverions-nous l'espérance ? Où trouverions-nous une sécurité réelle pour le futur ? Comment pourrions-nous vivre sans ce sentiment de la proximité de Dieu et sans cette compréhension de ses chemins que ses enseignements nous confèrent comme leur plus grande bénédiction ? Est-ce qu'aucun de nous peut sentir qu'il peut recevoir une telle bénédiction et pourtant se retenir de la partager avec les autres ? rester tranquille avec son propre sentiment de sécurité et laisser les autres sans instruction et sans aide en ces jours de désastre que traverse le monde ? Aujourd'hui, si jamais doit résonner à nos oreilles un cri de bataille, que cela soit celui de Mulla Hussein, "Mettez-vous en selle, ô vous, héros de Dieu !"


15. CITATIONS DE LA MAISON UNIVERSELLE DE JUSTICE

Finalement, le triomphe ultime de la Cause est assuré par "une chose, et uniquement une" ainsi que l'a souligné de manière si poignante Shoghi Effendi, c'est à dire "la mesure dans laquelle notre vie intérieure et notre caractère personnel reflètent dans leurs nombreux aspects la splendeur de ces principes éternels proclamés par Bahá'u'lláh".
(Extrait du Message de la Maison Universelle de Justice 1988)

Il n'est pas suffisant d'allonger les listes des membres de la Foi bahá'íe, aussi vital que cela soit des âmes doivent être transformées, des communautés, de ce fait, consolidées, de nouveaux modèles de vie atteints. La transformation est le but essentiel de la Cause de Bahá'u'lláh, mais elle réside dans la volonté et l'effort de l'individu à parvenir à l'obéissance envers l'Alliance.
(Extrait du Message de la Maison Universelle de Justice 1989)

Par la qualité élevée de leur vie intérieure et de leur personnalité, par leur association, dans un esprit d'unité, les uns avec les autres, par la rectitude de leur conduite envers et avec tous et par l'excellence de leurs accomplissements, tous les amis, hommes, femmes et jeunes, démontreront qu'ils appartiennent à une communauté vraiment éclairée et exemplaire. Ils prouveront ainsi que leur Bien-Aimé, dont ils vont commémorer l'Ascension, n'a pas souffert en vain pendant sa vie terrestre. Que ces exigences soient la mesure de leurs efforts pour enseigner sa Cause, la marque de leur hommage au Roi des Rois.
(Extrait du Message de la Maison Universelle de Justice 1990)

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