Lesen: 2001 - 22 mai - Terraces


[Traduction]

Déclaration de la Maison universelle de justice à l'occasion de l'ouverture officielle des terrasses du Mausolée du Báb, le 22 mai 2001

C'est le cœur rempli de joie et de gratitude que nous accueillons tous ceux qui sont venus de près et de loin se joindre à nous en cette occasion favorable pour les bahá'ís du monde. Nous sommes profondément reconnaissants de la présence de si nombreux invités de marque.

Un siècle et demi s'est écoulé depuis la tragédie innommable qui eut lieu dans le nord-est de la Perse, lorsque le Báb fit face à la salve que lui tirèrent 750 soldats. Les soldats avaient suivi les ordres émanant des plus hautes autorités du pays. La dépouille mutilée du Báb fut alors jetée au bord d'un fossé en dehors de la ville, abandonnée à ce que ses persécuteurs impitoyables pensaient être un sort déshonorant. Ils avaient ainsi espéré mettre fin à l'influence croissante de ses enseignements qui gagnait les masses à travers tout le pays. Ces masses de gens avaient accepté, bravant une persécution intense, que le Báb se revendiquait comme prophète, et leur vie se transformait spirituellement et moralement alors qu'il les préparait à ce qu'il disait être l'aube d'un nouvel âge dans lequel une civilisation mondiale naîtrait et s’épanouirait. Les attentes qui remplissaient le cœur de ce nombre illimité de gens atteignirent un niveau encore plus sublime lorsque le Báb annonça la venue prochaine d'un plus grand que lui, qui révélerait la nature inégalée de la civilisation mondiale promise, celle qui indiquerait l’arrivée à maturité de la race humaine tout entière.

Nous sommes réunis ici non pour nous lamenter sur la tragédie du martyre du Báb et les persécutions qui s'ensuivirent; nous sommes au contraire venus célébrer le point culminant d'un projet sans précédent qui a débuté voilà plus d'un siècle, et pour en reconnaître la portée. C'est alors que Bahá'u'lláh, banni par les autorités ottomanes à Acre pour y passer le reste de ses jours en détention, rendit visite au mont Carmel et choisit le lieu où serait ensevelie la dépouille de son héraut. Nous espérons humblement que la splendeur qui résulte de l’achèvement des dix-neuf jardins suspendus, au cœur desquels s’élève le Mausolée du Báb, est une réalisation appropriée de la vision lancée par Bahá'u'lláh.

Les souffrances endurées par le Báb afin d’élever l’humanité aux responsabilités incombant à sa venue à maturité étaient en elles-mêmes une indication de l’intensité du combat que doivent mener les peuples du monde tout au long de l’âge d'adolescence collective de l’humanité. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ceci est une source d'espoir. Les tourments et crises de notre époque mettent en relief une période charnière capitale dans les affaires humaines. Les processus simultanés de désintégration et d’intégration se sont clairement accélérés sur toute la planète depuis l'apparition du Báb en Perse. Que notre terre se soit contractée en un quartier de voisinage, personne ne peut sérieusement le nier. Le monde se renouvelle. Les affres de la mort cèdent le pas à celles de la naissance. Ces douleurs passeront lorsque les membres de la race humaine agiront en conséquence de la reconnaissance commune de leur unicité essentielle. Une lueur illumine le bout de ce tunnel de changement, invitant l’humanité vers le but qui lui est destiné selon les témoignages que renferment tous les livres
saints.

Le Mausolée du Báb s’érige en symbole de la puissance effective de cette antique promesse, en signe de son urgence. C'est, aussi, un monument érigé au nom du triomphe de l'amour sur la haine. Les jardins qui entourent cette structure, dans leur richesse de couleurs et de plantes diverses, nous rappellent que la race humaine peut vivre en harmonie dans toute sa diversité. La lumière qui luit de l’édifice central est tel un phare d'espoir pour les innombrables multitudes qui aspirent à une vie qui satisfasse l’âme aussi bien que le corps.

Cet espoir que rien ne peut éteindre découle de paroles telles que celles révélées par la plume de Bahá'u'lláh. « Voici le jour où les plus précieuses faveurs ont été prodiguées aux hommes, le jour où sa puissante grâce a imprégné toutes les choses créées. » Puissent tous ceux qui s’évertuent, souvent contre des forces supérieures, à observer les principes de justice et de concorde être encouragés par ces promesses formelles.

En réfléchissant à ces années d'efforts déployés dans ce projet intimidant, nous nous sentons poussés à exprimer aux habitants de Haïfa nos sentiments chaleureux à leur égard. Leur ville sera, de tout temps, partout portée aux nues par les bahá'ís comme étant le lieu où la dépouille du jeune prophète-heraut de leur Foi trouva enfin refuge, et ce, après avoir été, pour sa protection et un demi-siècle durant, déplacée secrètement de lieu en lieu dans sa terre natale. La patience et la cordialité témoignées envers les bahá'ís tout au long des plus difficiles années des travaux de construction illustrent l'esprit de bienveillance dont tant de parties du monde ont tant besoin. Haïfa se dresse providentiellement sur le mont Carmel, avec ses associations immortelles aux saints visionnaires, dont le souci, au fil des âges, portait en grande partie sur la promesse de la paix. Puisse Haïfa jouir d'une grande renommée, non seulement en tant que lieu d'une beauté naturelle mais plus particulièrement en tant que cité de la paix.

Que soit alors décrété ici, de ce lieu sacre, de cette Montagne du Seigneur, que l’unité et la paix du monde sont non seulement possibles mais encore inévitables. Leur moment est venu.

MAISON UNIVERSELLE DE JUSTICE

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