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Source : www.bahai-biblio.org
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QUESTIONS LIÉES AU FONCTIONNEMENT DES COMMUNAUTÉS BAHÁ'ÍES
Un mémorandum préparé par le département de Recherche de la Maison Universelle de Justice.
Lettres adressées à des croyants en particulier, où indiqué autrement.
Sommaire
1. Faciliter le changement au sein de la communauté bahá'íe
1.1. La nature du changement
1.2. Favoriser le changement
1.2.1. L'exemple personnel
1.2.2. Assistance à l'assemblée spirituelle locale
1.2.3. Recommandations aux institutions
1.2.4. Consultation avec les membres du Corps auxiliaire
1.2.5. Appel à l'Assemblée spirituelle nationale
2. La consultation et l'expression des sentiments
3. Favoriser le développement des communautés bahá'íes.
3.1. Exemple individuel
3.2. Assistance à l'assemblée spirituelle locale
3.3. Recommandations aux institutions
Récemment, un certain nombre de questions ont été soulevées quant à la manière de pallier au mauvais fonctionnement des communautés bahá'íes locales, particulièrement de ces communautés qui éprouvent des difficultés à répondre aux besoins et aux problèmes de leurs membres, et dont les assemblées spirituelles sont incapables de prendre des décisions, sont peu disposées à avoir des consultations ouvertes et franches, et ne parviennent pas à admettre l'existence de problèmes au sein de leur communauté. Afin de contribuer au développement de telles communautés, nous vous présentons les commentaires suivants :
1. Faciliter le changement au sein de la communauté bahá'íe
1.1. La nature du changement
Avant de s'attaquer aux questions que pose le genre de mesures qui pourraient être prises afin d'opérer un changement dans la communauté bahá'íe, il est utile de considérer le point de vue bahá'í sur la nature de ce changement. Shoghi Effendi, dans des lettres Écrites en son nom, souligne la nature évolutive de la croissance et du développement des communautés bahá'íes. Il définit les difficultés inévitables associées à l'immaturité tant de l'individu que des institutions en terme de douleurs de croissance à qui, il l'affirme avec confiance, seront en fin de compte dépassées grâce à la perfection du système introduit par Bahá'u'lláh. Nous citons, ci-dessous, une sélection d'extraits de ces lettres:
Vous vous êtes plaints des conditions insatisfaisantes qui prédominent dans la communauté bahá'íe de... le Gardien est informé de la situation de la cause dans cette communauté, mais il est persuadé que, quelle que soit la nature des obstacles auxquels la foi est confrontée, ils seront finalement surmontés. Vous ne devriez, en aucun cas, vous sentir découragés ni permettre que de telles difficultés à même si elles résultent de la mauvaise conduite ou de l'incapacité et du manque de perspicacité de certains membres de la communauté à fassent vaciller votre foi et votre loyauté fondamentale envers la cause. Assurément, les croyants, aussi qualifiés qu'ils puissent être en tant qu'enseignants ou administrateurs, et aussi élevé que soit le niveau de leurs mérites intellectuels et spirituels, ne devraient jamais être considérés comme une norme pour évaluer et mesurer l'autorité et la mission divines de la foi. C'est dans les enseignements mêmes et dans la vie des fondateurs de la cause que les croyants devraient chercher leur guide et leur inspiration, et c'est seulement en gardant strictement cette attitude loyale qu'ils peuvent espérer établir leur fidélité à Bahá'u'lláh sur une base durable et inattaquable. Aussi devriez-vous prendre courage et, avec une vigilance sans faille et un effort inlassable, vous appliquer à jouer pleinement votre rôle dans le déploiement graduel de ce divin ordre mondial.
(Lettre du 23 août 1939 à un croyant.)
Les amis doivent faire preuve de patience les uns envers les autres, ils doivent comprendre que la cause est toujours dans son enfance et que ses institutions ne fonctionnent pas encore parfaitement. Plus grandes seront la patience, la compréhension affectueuse et la tolérance que les croyants montreront envers les défauts des uns et des autres, plus grand sera le progrès de l'ensemble de la communauté bahá'íe.
Le Gardien pense qu'en attirant de nouvelles âmes, la cause dépassera ses limites actuelles et fonctionnera avec plus d'efficacité.
(Lettre du 27 février 1943 à un croyant.)
Il fut désolé d'apprendre l'absence d'harmonie parmi les amis de..., et il pense que la seule ligne de conduite sage est pour tous les croyants de se consacrer à enseigner la foi et de coopérer avec leur institution nationale.
Souvent ces épreuves et ces souffrances, que doivent inévitablement traverser toutes les communautés bahá'íes, semblent terribles sur le moment, mais rétrospectivement nous comprenons qu'elles étaient dues à la fragilité de la nature humaine, aux malentendus et aux douleurs de croissance dont chaque communauté bahá'íe doit faire l'expérience.
(Lettre du 25 novembre 1956 à un croyant.)
Il est très regrettable que quelques croyants ne semblent pas saisir le fait que, aussi inadéquats qu'ils puissent paraître, l'ordre administratif, les assemblées locales et nationales sont des modèles pour l'avenir. Nous devons obéir à ces institutions et les soutenir, car telle est la loi bahá'íe. Tant que nous n'aurons pas appris à le faire, nous ne pourrons accomplir de réels progrès...
Les bahá'ís sont loin d'être parfaits en tant qu'individus ou lorsqu'ils servent au sein d'institutions élues, mais le système de Bahá'u'lláh est parfait, et petit à petit les croyants gagneront en maturité et le système fonctionnera mieux...
(Lettre du 1er novembre 1950 à un croyant.)
1.2. Favoriser le changement
En ce qui concerne les moyens de favoriser le changement au sein d'une communauté bahá'íe, nous joignons à ce document une compilation d'extraits de lettres Écrites au nom de Shoghi Effendi. Bien que ces extraits ne traitent pas de manière spécifique des stratégies apportant de l'aide aux communautés souffrant de dysfonctionnement chronique, ils fournissent cependant d'utiles directives concernant les actions qui peuvent être menées pour provoquer un changement dans les communautés bahá'íes. Avant de considérer ces façons d'aborder les problèmes, il est utile de réfléchir sur le fait que la mise en oeuvre de toute approche doit être guidée par l'exercice de la sagesse et de la patience, en évitant une attitude hostile envers l'assemblée et la communauté bahá'íe. Dans les Extraits des Écrits de Bahá'u'lláh, Bahá'u'lláh conseille aux croyants d'éviter deux extrêmes dans leur comportement à l'égard de la foi. Il déclare :
Nous ne pouvons en ce jour ni approuver l'attitude du timoré qui cherche à dissimuler sa foi ni sanctionner la conduite du croyant déclaré qui proclame bruyamment son allégeance à cette cause. Tous deux devraient écouter la voix de la sagesse et s'efforcer diligemment de servir les meilleurs intérêts de la foi.
(Extraits des Écrits de Bahá'u'lláh, CLX, Maison d'Éditions Bahá'íes, Édition 1990.)
Notez bien son insistance sur l'observance de la voix de la sagesse et sur les indispensables efforts pour servir les meilleurs intérêts de la foi .
En se basant sur les extraits ci-joints, il y a, semble-t-il, un certain nombre d'actions que les croyants peuvent entreprendre pour favoriser les prochaines étapes de l'évolution de la communauté bahá'íe, et notamment:
1.2.1. L'exemple personnel
Shoghi Effendi, dans une lettre du 30 septembre 1949, écrite en son nom à un croyant, déclare que le premier et le meilleur moyen pour remédier au mauvais fonctionnement d'une communauté bahá'íe est que chacun de ses membres fasse ce qui est droit.
(Voir extrait 1 de la compilation ci-après.)
Outre l'approfondissement, l'enseignement et le service de la foi, le Gardien bien-aimé souligne l'importance et les bénéfices qui découlent de qualités telles que la persévérance, l'abnégation, la patience et le pardon affectueux.
(Voir extraits 2 et 3.)
1.2.2. Assistance à l'assemblée spirituelle locale
Selon Shoghi Effendi, les croyants peuvent, à titre individuel, favoriser le développement de l'assemblée spirituelle locale par des moyens tels que la participation à son élection, l'approbation et le soutien de ses décisions, ainsi qu'en se tournant vers elle pour résoudre les problèmes.
(Voir extraits 4 à 7.)
1.2.3. Recommandations aux institutions
Les croyants ont le droit d'exprimer ouvertement leurs critiques à l'égard de toute action ou politique menées par l'assemblée et de présenter des suggestions et recommandations visant au progrès de la communauté locale, pourvu que les critiques et suggestions soient exprimées de façon constructive et que l'autorité de l'assemblée n'en soit pas ébranlée.
(Voir extraits 8 et 9.)
La Maison Universelle de Justice, dans une lettre écrite en son nom à un croyant, a fourni les directives suivantes quant à la manière dont les opinions de chacun devraient être présentées au sein de la communauté bahá'íe :
Il est important de noter, cependant, que les croyants qui souhaitent présenter leur opinion devraient le faire d'une manière compatible avec l'esprit bahá'í de la consultation. Il arrive parfois qu'un croyant insiste sur son point de vue lors des réunions bahá'íes, qu'il perturbe fréquemment de telles réunions, et même qu'il affiche ce comportement en présence de non-bahá'ís. S'il s'obstine à persister dans cette voie, malgré les recommandations et les avertissements des institutions bahá'íes concernées, il faudra l'empêcher, d'une manière ou d'une autre, de faire justice lui-même et de mettre en danger les intérêts bahá'ís. Quand de tels différends surgissent, il est important qu'une franche et affectueuse consultation soit menée entre la personne concernée et l'assemblée spirituelle locale et, si nécessaire, l'Assemblé spirituelle nationale, ou peut-être même l'institution des conseillers, qui pourrait contribuer à résoudre le problème.
(Lettre du 3 août 1982.)
1.2.4. Consultation avec les membres du Corps auxiliaire
Les membres du Corps auxiliaire et leurs assistants sont chargés de stimuler la base de la communauté bahá'íe, d'encourager et d'aider à la maturation des assemblées spirituelles locales. Un croyant ou l'assemblée spirituelle locale pourrait avec profit demander l'avis d'un membre du Corps auxiliaire pour obtenir des conseils quant à la manière de résoudre les difficultés précises d'une communauté.
1.2.5. Appel à l'Assemblée spirituelle nationale
Les croyants ont le droit de faire appel auprès de l'Assemblée spirituelle nationale d'une décision de l'assemblée spirituelle locale. Pour des détails sur la procédure d'appel, voir The constitution of the Universal House of Justice (Bahá'í World Centre, Haïfa, édition 1972 ), p. 14-15. La décision d'exercer ce droit appartient à l'individu. L'extrait suivant d'une lettre écrite au nom de la Maison Universelle de Justice traite de ce sujet :
Comme vous le savez, vous êtes libres de demander à l'assemblée de reconsidérer sa décision. Cependant, vous pourriez souhaiter mettre en balance cette action et la réaction qu'elle pourrait produire, et qui peut-être vous préoccupera davantage. Dans certains cas, il est préférable d'accepter humblement le point de vue de l'assemblée dans un esprit de sacrifice, et sans autre discussion. Par la suite, chaque décision erronée se rectifiera finalement d'elle-même. Quand les croyants agissent avec soumission et dans un esprit de modestie, cette attitude attire le bon plaisir de Dieu qui, en lui-même, réconforte leur coeur.
(Lettre du 12 septembre 1988.)
2. La consultation et l'expression des sentiments
Certains ont estimé que la libre expression des sentiments et la formulation sincère des idées sont des éléments essentiels pour l'obtention d'une consultation bahá'íe, et aussi que le programme en douze étapes de l'association des Alcooliques anonymes (AA) peut représenter une importante contribution à une communication à la fois honnête et ouverte. À cet égard, ils ont souhaité que des directives soient apportées concernant l'expression des sentiments au cours d'une consultation.
Bien qu'il puisse y avoir certaines similitudes entre les éléments du processus de consultation et le programme en douze étapes des AA, leurs buts généraux sont différents. Chez les Alcooliques anonymes, le but visé, pour l'individu qui s'exprime ouvertement, est, en général, d'obtenir la guérison et de se libérer de l'habitude de boire. Tandis que dans la consultation, l'objectif est la recherche de la vérité.
La distinction entre le but de la consultation et les efforts thérapeutiques est rendue explicite dans les extraits de lettres figurant ci-dessous, écrites par, ou au nom de la Maison Universelle de Justice :
Il faudrait garder à l'esprit que toute consultation a pour but de parvenir à la solution d'un problème, ce qui est tout à fait différent de la démarche qui consiste, en groupe, à mettre l'âme nu à démarche qui est de nos jours à la mode dans certains milieux et qui touche à cette sorte de confession interdite dans la foi.
(Extrait d'une lettre de la Maison Universelle de Justice du 19 mars 1973, publiée dans la compilation " La Consultation bahá'íe " , Maison d'Éditions Bahá'íes, Édition 1978, p. 21.)
Concernant votre question au sujet de la cinquième étape du programme en douze points des ..., il nous a été demandé de partager avec vous l'extrait suivant d'une lettre écrite au nom de la Maison Universelle de Justice et adressée à un croyant :
...il n'y a aucune objection à ce qu'un bahá'í soit membre de l'association des AA, car cette association est d'un grand soutien pour les personnes alcooliques qui veulent sortir de leur déplorable condition. Le partage de sa propre expérience avec d'autres membres n'entre pas en contradiction avec l'interdiction bahá'íe de toute confession des péchés; cette méthode s'apparente davantage à la relation à caractère thérapeutique entre un patient et un psychiatre.
(Lettres du 26 août1986 et du 5 novembre 1987.)
Exprimer avec honnêteté ses sentiments dans la communication en général requiert à la fois sagesse et modération. Bahá'u'lláh recommande aux croyants :
Ceux qui forment le peuple de Dieu n'ont d'autres ambitions que de revivifier le monde, d'ennoblir sa vie et de régénérer ses peuples. Droiture et bonne volonté ont marqué, de tout temps, leurs relations avec tous les hommes.
(Extraits des Écrits de Bahá'u'lláh, Maison d'Éditions Bahá'íes, Édition 1990, CXXVI, p. 178.)
Gardez-vous d'entrer en contestation avec qui que ce soit : au contraire, efforcez-vous, par vos manières affables et vos exhortations les plus convaincantes, de faire prendre conscience de la vérité à votre auditeur.
(Ibid, CXXVIII, p. 183.)
Tout ce qui dépasse les bornes de la modération cessera d'exercer une influence bienfaisante.
(Ibid, CX, p. 142.)
De même, Shoghi Effendi s'exprime de la manière suivante sur l'importance de l'équilibre en toutes choses :
On pourrait comparer les enseignements de Bahá'u'lláh à une sphère où des points sont aux antipodes les uns des autres, et ce sont les pensées et les doctrines qui les unissent.
Nous croyons en l'équilibre en toutes choses, nous croyons en la modération en toutes choses ... nous ne devons être ni trop émotifs ni dépourvus de sentiments et de spontanéité; nous ne devons ni être libéraux au point de cesser de préserver la nature et l'unicité de notre système bahá'í, ni être fanatiques ou dogmatiques.
(Extrait d'une lettre du 5 juillet 1947 écrite au nom de Shoghi Effendi)
En ce qui concerne la libre expression des sentiments au cours d'une consultation, il est clair que l'expression des sentiments et la tonalité émotionnelle de l'échange tiennent une place importante dans l'évolution même de la consultation. Dans une de ses causeries, 'Abdu'l-Bahá a décrit l'amour et la fraternité comme étant les fondations d'une vraie consultation. Il déclare :
... une vraie consultation est comme une conférence spirituelle dans une atmosphère et une attitude d'amour. Les membres doivent s'aimer les uns les autres dans un esprit d'amitié afin que de bons résultats puissent être obtenus. L'amour et la fraternité en sont les fondations.
(Promulgation of Universal Peace : Talks delivered by 'Abdu'l-Bahá during His Visit to the United States and Canada in 1912, Bahá'í Publishing Trust, Wilmette, Édition 1982, p. 72-73.)
Les tablettes d''Abdu'l-Bahá citées dans Bahá'í Administration : Selected Messages 1922-1932 fournissent un guide utile concernant l'expression des sentiments pendant la consultation. Par exemple :
'Abdu'l-Bahá fait appel aux membres d'une assemblée spirituelle pour qu'ils s'unissent, afin que :
leurs pensées, leurs vues et leurs sentiments puissent devenir comme une seule réalité manifestant l'esprit d'union à travers le monde...
(Bahá'í Administration : Selected Messages 1922-1932, Bahá'í Publishing Trust, Wilmette, Édition 1980, p. 20-21.)
Le Maître conseille aux membres de se consulter de telle manière qu'aucune occasion de malaise ou de discorde ne puisse surgir . Il affirme que ceci ne peut être atteint que lorsque chaque membre exprime, en toute liberté, sa propre opinion et expose ses arguments. Quelqu'un serait-il d'une opinion opposée, il ne doit en aucun cas se sentir offensé, car le droit chemin ne sera révélé que lorsque la question aura été discutée à fond. La brillante étincelle de la vérité ne jaillit qu'après le choc d'opinions différentes.
(Ibid, p. 21.)
Il est important de noter que la vérité n'émerge qu'après le choc de points de vue prudemment énoncés (qui peuvent très bien être exprimés avec enthousiasme et vigueur) mais pas par le heurt des sentiments. Le heurt des sentiments obscurcira probablement la vérité, tandis que les différences d'opinion faciliteront la découverte de la vérité.
'Abdu'l-Bahá donne le conseil suivant concernant la manière d'exprimer les points de vue au cours d'une consultation. Il est suggéré que ces propos peuvent aussi s'appliquer à l'expression des sentiments:
Pour exprimer leurs opinions, ils doivent alors procéder avec une dévotion, une courtoisie, une dignité, une attention, une modération extrême. Ils doivent dans toutes les matières rechercher la vérité et ne pas insister sur leur propre opinion. L'obstination et l'insistance sur une opinion personnelle ne peuvent conduire finalement qu'à la discorde et aux querelles, et la vérité s'en trouvera cachée...
(Bahá'í Administration : Selected Messages 1922-1932, Bahá'í Publishing Trust, Wilmette, Édition 1980, p. 22. )
Pour d'autres extraits des Écrits qui pourraient s'appliquer au thème : À l'expression des sentiments au cours du processus de consultation, vous pouvez vous référer à la compilation "La Consultation bahá'íe".
3. Favoriser le développement des communautés bahá'íes.
Extraits de lettres écrites au nom de Shoghi Effendi
3.1. Exemple individuel
Vous ne devez pas commettre la grave erreur de juger notre foi en observant une communauté qui a un évident besoin d'étudier les enseignements bahá'ís et de leur obéir. Les faiblesses et les défauts humains peuvent être une grande épreuve. Mais la seule manière, je devrais plutôt dire la première et la meilleure façon de remédier à de telles situations est pour chacun de faire ce qui est droit. Une seule âme peut être la cause de l'illumination spirituelle d'un continent. Maintenant que vous avez constaté une erreur importante dans votre propre vie et y avez remédié, maintenant que vous voyez plus clairement ce qui manque dans votre propre communauté, il n'y a rien qui doive vous empêcher de vous lever et de montrer un exemple tel, un amour et un esprit de service tels qu'ils enflamment les coeurs de vos amis bahá'ís. Il vous presse d'étudier sérieusement les enseignements; d'enseigner à autrui; d'étudier, avec ces amis bahá'ís qui partagent le même désir, les enseignements les plus profonds de notre foi et d'apporter un changement par l'exemple, l'effort et la prière.
(Lettre du 30 septembre 1949 à l'attention d'un croyant.)
Le remède au manque d'harmonie au sein d'une assemblée ne peut être trouvé dans la résignation ou l'abstention de n'importe lequel de ses membres. En dépit des éléments perturbateurs, il faut apprendre à continuer à fonctionner comme un tout, sinon tout le système pourrait être discrédité par l'intrusion d'exceptions à la règle.
Les croyants, aimant la cause par-dessus tout et plaçant ses intérêts en premier lieu, doivent être prêts à supporter les épreuves que cela comporte, quelle que puisse être leur nature. C'est seulement par une telle persévérance et une telle abnégation que nous pourrons espérer d'une part garder intactes nos institutions divines, et d'autre part nous efforcer de devenir plus nobles et de meilleurs instruments pour servir cette foi glorieuse.
(Lettre du 20 novembre 1941 à l'attention d'un croyant.)
Concernant votre question sur le besoin d'une plus grande unité parmi les amis, il n'y a aucun doute sur ce point, et le Gardien pense que l'un des instruments clefs pour promouvoir cette unité est d'enseigner les bahá'ís eux-mêmes , par des cours et à travers ce précepte que l'amour de Dieu, et par conséquent l'amour des hommes, est le fondement essentiel de chaque religion, y compris la naître. Un degré plus élevé d'amour produira une plus grande unité, car l'amour permet de mieux se supporter les uns les autres et aussi d'être patients et indulgents.
(Lettre du 7 juillet 1944 à un croyant, mentionnée dans Bahá'í News, février 1945, p.3.)
3.2. Assistance à l'assemblée spirituelle locale
Entre-temps, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour fortifier et soutenir les assemblées locales et nationales, en accordant une grande attention aux élections, pour obtenir en retour les membres les plus sages et les plus qualifiés, et ensuite en gardant un esprit de loyale coopération et d'obéissance. Si nous désapprouvons leurs décisions, nous devons veiller à éviter de discuter de telles matières avec d'autres croyants, qui n'ont aucune autorité pour les mettre sur la bonne voie. Nous devons exposer nos idées franchement devant l'assemblée elle-même, et c'est seulement si nous ne recevons pas une réponse satisfaisante que nous pouvons faire appel à l'Assemblée spirituelle nationale s'il s'agit de la conduite de l'assemblée locale, et à Shoghi Effendi si l'Assemblée nationale est concernée.
(Lettre du 4 mars 1925 à un croyant.)
La situation de..., à propos de laquelle l'Assemblée spirituelle nationale lui a déjà écrit en détail, a beaucoup peiné et affligé son coeur, car il est convaincu que rien, si ce n'est l'unité complète entre les amis, dans leur travail individuel ou collectif, particulièrement en ces jours d'organisation et de développement administratif de la cause, ne peut assurer les progrès continus de la foi dans ce centre. Il n'est aucune tâche plus nécessaire et urgente que d'assurer une harmonie et une fraternité parfaites entre les amis, surtout entre les assemblées locales et les croyants. Les assemblées locales devraient inspirer confiance aux croyants, et ceux-ci devraient, à leur tour, exprimer leur volonté de respecter strictement les décisions et les directives de l'assemblée locale. Tous deux doivent apprendre à coopérer, et réaliser que c'est seulement par une telle coopération que les institutions de la cause peuvent fonctionner de façon efficace et permanente. Bien que l'obéissance à l'assemblée locale doive être absolue et sans réserve, cette institution doit mettre ses décisions en pratique d'une manière telle qu'elle évite de donner l'impression d'être animée par des motifs autoritaires. L'esprit de la cause est un esprit de coopération mutuelle, et non un esprit de dictature.
Les croyants devraient avoir confiance dans les instructions et les ordres de leur assemblée, même s'ils peuvent ne pas être convaincus de leur équité ou de leur bien-fondé. Une fois que l'assemblée, par un vote à la majorité de ses membres, parvient à une décision, les amis devraient promptement s'y conformer. En particulier ces membres dissidents au sein de l'assemblée, dont l'opinion est opposée à celle de la majorité des autres membres, devraient montrer le bon exemple à la communauté en sacrifiant leurs vues personnelles au nom de l'obéissance au principe du vote majoritaire, qui est à la base du fonctionnement de toutes les assemblées bahá'íes.
(Lettre du 28 octobre 1935 À un croyant.)
Les assemblées ont été établies pour administrer les affaires de la cause avec autorité. Les croyants ont le droit de voter pour qui bon leur semble. S'ils n'apprécient pas les actes de leur assemblée ils doivent, par amour pour l'unité de la foi, obéir à ses décisions. Chacun a le droit de faire des suggestions, de protester, mais n'a aucun droit sur l'assemblée; sa force est son vote. Si un des amis est insatisfait de la situation locale, il devrait néanmoins coopérer avec son assemblée spirituelle et faire tout ce qu'il peut pour l'aider. Il peut prier pour elle, il peut montrer à travers ses propres actions un noble exemple bahá'í. Le système est parfait, mais même si les instruments sont imparfaits, nous devons cependant continuer à soutenir le système, en sachant que Dieu veillera sur sa cause et la protégera, et que de telles conditions ne sont que temporaires et qu'elles disparaîtront au fur et à mesure que la cause se développera et que les bahá'ís gagneront en maturité.
Il vous presse de ne pas perdre espoir et de ne jamais cesser de servir la foi. Quelle que puisse être l'attitude des autres, elle ne peut vous dispenser de faire montre de la bonne attitude; votre devoir est envers Dieu, et vous devriez être assurés qu'en fin de compte Il résoudra tous ces problèmes.
(Lettre du 14 novembre 1948 À un croyant.)
A cause de nombreuses reprises, en parcourant la correspondance qu'il a reçue de votre assemblée, il fut frappé par le fait que les amis agissaient de façon si peu administrative. Au lieu de soumettre leurs accusations, leurs problèmes et leurs tristes sentiments à leur assemblée locale ou nationale, ils en référaient à des personnes, individuellement à des membres de l'assemblée, ou ils refusaient de rencontrer l'assemblée. La première chose qu'un croyant devrait faire est de se tourner vers l'assemblée à c'est pour cela que nous avons des assemblées ! Il estime que ce problème n'aurait jamais surgi si les bahá'ís utilisaient leur assemblée comme ils le devraient. Un des remèdes que Bahá'u'lláh a donné à un monde malade est l'assemblée (qui dans le futur deviendra une maison de justice); ses membres ont de très saintes et lourdes responsabilités; son pouvoir de diriger la communauté, de protéger et d'assister ses membres est aussi très grand.
(Lettre du 30 juin 1949 à une assemblée spirituelle nationale.)
3.3. Recommandations aux institutions
À présent nous nous référons à votre estimée dernière lettre dans laquelle vous nous avez demandé si les croyants avaient le droit d'exprimer ouvertement leurs critiques de toute action ou politique d'une assemblée : c'est non seulement un droit, mais la responsabilité fondamentale de chaque membre loyal et avisé de la communauté d'offrir franchement et sans réserve, mais avec respect et considération pour l'autorité de l'assemblée, toutes suggestions, recommandations ou critiques qu'il pense nécessaires pour améliorer certaines situations ou tendances qui existent dans sa communauté locale et y remédier, et il est également du devoir de l'assemblée de considérer attentivement ces opinions qui lui sont soumises par un des croyants. La meilleure occasion à choisir dans ce but est la Fête des dix-neuf jours (1) qui, en plus de ses aspects spirituel et social, répond aux demandes et besoins administratifs divers de la communauté, et principalement, parmi ceux-ci, le besoin de critique ouverte et constructive et de délibération à propos de la situation au sein de la communauté locale bahá'íe.
Mais il faudrait encore souligner que toutes critiques et discussions à caractère négatif qui pourraient miner les bases de l'autorité de l'assemblée, en tant qu'institution, doivent être strictement évitées. Sinon, l'ordre de la cause lui-même sera en danger, et la confusion et la discorde régneront dans la communauté.
(Lettre du 13 décembre 1939 à un croyant.)
Concernant la situation de Madame... et le manque d'harmonie qui semble exister entre certains des amis de...: quand les bahá'ís permettent aux forces obscures du monde d'entrer dans leurs propres relations au sein de la foi, ils exposent son progrès à un grave danger; il est du devoir suprême des croyants, de l'assemblée locale, et en particulier de l'Assemblée spirituelle nationale d'encourager l'harmonie, la compréhension et l'amour parmi les amis. Tous devraient être prêts et décidés à mettre de côté tout grief personnel à justifié ou non à pour le bien de la cause, car les gens ne l'embrasseront jamais s'ils n'y voient, reflété par la vie de sa communauté, ce qui manque si manifestement au monde: l'amour et l'unité.
Les bahá'ís ont pleinement le droit d'adresser des critiques à leur assemblée; ils peuvent ouvertement donner leur avis à propos des politiques ou des membres à titre individuel du corps élu de l'assemblée, locale ou nationale, mais ils doivent alors accepter sans réserve le conseil ou la décision de l'assemblée, selon les principes déjà établis pour ce genre de problèmes dans l'administration bahá'íe.
(Lettre du 13 mai 1945 à une assemblée spirituelle nationale.)
(1) Voici l'exposé auquel se réfère l'extrait 20:
"Cette institution, établie par Bahá'u'lláh, a été décrite par le Gardien comme la base du nouvel ordre mondial. L'Assemblée spirituelle nationale en déduit qu'il incombe à chaque croyant d'assister à toutes ces Fêtes sauf en cas de maladie ou d'absence de la ville où il réside.
" Dans une circulaire envoyée il y a plusieurs années aux assemblées spirituelles locales, l'attention a été attirée sur le fait que le Gardien recommande que la Fête des dix-neuf jours soit conduite selon le programme suivant: la première partie, de caractère complètement spirituel, est vouée à la lecture des Ecrits sacrés bahá'ís; la deuxième partie consiste en une consultation générale sur les affaires de la cause, et c'est à ce moment-là que l'assemblée spirituelle locale fait le rapport de ses activités à la communauté, invite les participants à donner leurs suggestions et à se consulter, et délivre les messages reçus du Gardien et de l'Assemblée nationale; la troisième partie est la fête matérielle et la rencontre sociale de tous les amis. Seuls les croyants ayant le droit de voter sont invités à assister à la Fête des dix-neuf jours, mais les jeunes de moins de vingt et un ans, qui ont déclaré leur foi en Bahá'u'lláh, peuvent aussi être présents, particulièrement lorsqu'ils sont membres d'une famille bahá'íe.
" Ces réunions peuvent être considérées comme le coeur même de la vie de la communauté bahá'íe. Lorsqu'elle est dirigée convenablement et que la communauté bahá'íe qui y assiste en comprend bien l'importance, la Fête des dix-neuf jours sert à renouveler et à approfondir notre esprit de foi, à augmenter notre capacité d'unité d'action, à dissiper les malentendus et à nous tenir complètement au courant de toutes les activités Bahá'íes importantes, qu'elles soient locales, nationales ou internationales.
(Exposé de l'Assemblée Spirituelle Nationale des Etats-Unis et du Canada, publié dans le "Bahá'í News n° 75.)
Maison d'Éditions Bahá'íes
205, rue du Trône
1050 Bruxelles
D/1547/1994/1ISBN 2-87203-031-X
Imprimé en Belgique