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Source : www.bahai-biblio.org
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L'IMMORTELLE REALITE DE L'AME

Dévoilée par Bahà'u'llàh et commentée par 'Abdu'l-Bahà
Compilation de l'Assemblée Spirituelle Nationale des Bahà'is de France


Table des matières

I. Introduction
II. Liminaire
III. Commentaires d'abdu'l-baha
IV. Baha'u'llah dévoile
A) Les mondes de Dieu
B) Survie de la personnalité
C) La mort physique
D) Ce que devient l'âme


I. INTRODUCTION

Pour vous qui venez de perdre un être cher et le pleurez, pour vous qui désirez célébrer sa mémoire, pour vous qui posez à la mort la suprême question, trouvez ici, groupés ensemble, certains textes de Bahà'u'llàh et d'Abdu'l-Bahà qui, répondant à la question, ouvrent à votre esprit une vision nouvelle, offrent à votre cœur la stimulation de l'espoir.
L.R.


II. LIMINAIRE

Glorifié, immensément glorifié sois-tu ! Toi qui de toute éternité as été le roi de la création et son premier moteur, Toi qui es éternellement le Seigneur de toutes choses créées et leur ordonnateur ! Glorifié, immensément glorifié sois-tu ! Tu es adoré en TA vérité et c'est Toi, en vérité, que nous adorons. Ta justice est évidente et tous nous en portons témoignage. Tu es, en vérité, Bien-aimé dans Ta grâce. Il n 'est pas d'autre Dieu que Toi, l'aide dans le péril, Celui qui subsiste par Lui-même !

Permets, ô mon Seigneur, à tous ceux qui sont montés vers Toi, de trouver refuge en Toi qui es le compagnon suprême. Accorde-leur de séjourner à l'ombre du tabernacle de Ta majesté et dans le sanctuaire de Ta gloire. Que l'océan de Ta clémence rejaillisse sur eux, ô Seigneur, et les rende dignes de résider éternellement dans Ton royaume céleste et sous Ta domination suprême. Tu as le pouvoir d'agir selon Ton désir.
(Extrait du livre de prière, page 77 et 80)


III. COMMENTAIRES D'ABDU'L-BAHA

1. Sache, en vérité, que Dieu a subordonné le visible à l'invisible, car le visible concerne les choses matérielles, tandis que l'invisible saisit le spirituel. Le visible rend témoignage du monde terrestre, tandis que l'invisible participe au monde du Royaume. Le jugement du premier est limité, alors que la vision du second est infinie.

La venue au monde spirituel EST la seconde naissance. C'est la direction absolue, l'éternelle existence, les qualités suprêmes, l'acquisition des perfections divines et le progrès dans tous les degrés à travers les dons accordés à l'homme. Cette nouvelle création, cette re-naissance, est l'échelon parmi les étapes des perfections dans l'utilisation des potentiels de l'homme et dans l'aurore de la lumière de Dieu.

Puisse cette vie vous être donnée.

L'homme, au début de son existence, est un être utérin embryonnaire. C'est pendant cette période utérine qu'il reçoit des dons et des moyens destinés à son existence humaine. Les forces et les pouvoirs nécessaires dans ce monde-ci sont donc attribués en cette période prénatale. En ce monde-ci, il aura besoin d'yeux : il les a reçus potentiellement dans l'autre. Il aura besoin d'oreilles : il les a obtenues depuis l'autre, toutes prêtes à fonctionner dès sa nouvelle vie. Les pouvoirs indispensables en ce monde lui furent conférés dans le monde utérin. Par conséquent, il doit aussi en ce monde terrestre se préparer pour la vie future. Les choses dont il aura besoin dans le monde du Royaume, il doit les obtenir ici-bas. De la même façon qu'il se prépare dans le sein de sa mère en y acquérant les forces qui seront nécessaires dans sa sphère d'existence, de même les forces indispensables à sa vie divine doivent être obtenues potentiellement en ce bas monde.
(L'art divin de vivre, 1970, p.21 et p.29 )


2. L'être humain se présente sous trois aspects : le corps, l'âme et l'esprit... Comme l'animal, l'homme possède des facultés sensorielles... A la différence de l'animal, il possède une âme douée de raison : l'intelligence humaine. Cette intelligence est l'intermédiaire entre son corps et son esprit. Si l'homme accepte que l'esprit, à travers son âme, éclaire son entendement, il peut alors contenir toute la création... Illuminé par l'esprit, à travers l'âme, la brillante intelligence de l'homme fait de lui la couronne même de la création.

Si l'homme n'ouvre pas son cœur et sa raison à la bénédiction de l'esprit et s'il tourne son âme vers la matière et le côté physique de sa nature, il déchoit de son rang élevé et devient inférieur aux créatures du règne animal...Si, au contraire, le caractère spirituel de l'âme a été fortifié au point de maîtriser le côté physique de l'homme, celui-ci peut s'approcher du divin... Il rayonne la grâce de Dieu, stimule le progrès spirituel de l'humanité car il devient un phare éclairant le chemin.
(Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.82 et 83 )


3. L'homme n'est pas homme par son corps mais par son âme. L'homme, l'homme véritable, est une âme et non un corps ; bien que - physiquement - il appartienne au règne animal, son âme l'élève au-dessus du reste de la création. Voyez comme la lumière solaire éclaire le monde physique ; de même la lumière divine projette ses rayons sur le royaume de l'âme. C'est l'âme qui fait de l'homme une entité céleste.
(Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.73 )


4. Les facultés mentales appartiennent à l'âme, de même que le rayonnement lumineux est la propriété essentielle du soleil. Les rayons du soleil se renouvellent mais le soleil reste toujours le même et ne change pas.

L'intelligence humaine se développe et s'affaiblit, elle peut même parfois faire complètement défaut, alors que l'âme est immuable. La manifestation de l'intelligence dépend de la santé du corps. Une intelligence saine ne peut se manifester que dans un corps sain, alors que l'âme n'est pas conditionnée par le corps. C'est par le pouvoir de l'âme que l'intelligence comprend, conçoit et exerce son influence. Tandis que l'âme est une force indépendante. C'est par le concret que l'intelligence conçoit l'abstrait, mais l'âme a des manifestations illimitées qui lui sont propres. L 'intelligence humaine a ses bornes, mais l'âme est sans limites. C'est à travers les cinq sens que l'intelligence saisit, tandis que l'âme n 'à besoin d'aucun intermédiaire. L'intelligence ne peut rien concevoir si les sens ne fonctionnent plus, alors que l'âme est toujours en pleine force. L'âme en mouvement est toujours aussi active aussi bien dans le sommeil qu'en état de veille. Il nous arrive de découvrir la solution d'un problème complexe pendant un rêve, alors que nous en étions incapable à l'état de veille. Malgré la défaillance de la raison, l'âme continue d'exister.
(Lettre d'Abdu'l-Bahà au Professeur A. Forel, 1974, p.78 )


5. Dans la nature, le repos absolu n'existe pas. Tout progresse ou perd du terrain ; tout avance ou recule ; rien n'est stationnaire. De sa naissance à sa maturité, l'homme progresse physiquement. Puis, à la fleur de l'âge, il commence à décliner ; sa force et ses capacités physiques diminuent peu à peu jusqu'à l'heure de sa mort...Tout ce qui est matériel progresse jusqu'à un certain point, puis commence à décliner. Telle est la loi qui gouverne toute la création physique... Mais pour l'âme humaine il n'est pas de déclin. Son seul mouvement s'effectue vers la perfection. Le développement et le progrès sont les seuls mouvements de l'âme. La perfection divine étant infinie, le progrès de l'âme est également infini. Dès la naissance d'un être humain, l'âme progresse, l'intelligence se développe et sa connaissance augmente. A la mort du corps, l'âme continue à vivre. Les différents degrés qui existent dans les êtres appartenant à la création physique sont soumis à des limites, mais l'âme n'a pas de limites. Dans le monde de l'esprit, il n'est pas de retour en arrière... le recul est impossible, tout mouvement allant obligatoirement vers l'état de perfection... Toute la création est périssable ; la matière est composée d'atomes ; quand ces atomes commencent à se séparer,

c'est le début de la décomposition qui conduit à ce que nous appelons la mort. Cette combinaison d'atomes qui constitue le corps - ou principe mortel - de tout être créé est temporaire. Quand disparaît la force d'attraction qui maintient ces atomes ensemble, le corps comme tel cesse d'exister.
( causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.76 et 77 )


6. Pour l'âme, il en va différemment. L'âme n'est pas une combinaison d'éléments; elle n'est pas composée d'une multitude d'atomes, mais d'une substance unique et indivisible ; c'est pourquoi elle est éternelle. Elle est d'un tout autre rang que les créatures du monde physique : elle est immortelle. La science a démontré qu'un corps simple, - simple voulant dire non-composé - est indestructible, éternel. L'âme n'étant pas composée de plusieurs éléments joue le rôle d'un corps simple et, par conséquent, ne peut cesser d'exister. Formée de cette substance une et indivisible, elle ne peut subir ni désintégration ni destruction ; aussi n'y a-t-il aucune raison pour qu'elle meure. Tout ce qui vit manifeste des signes de son existence ; il s'ensuit que ces signes ne pourraient d'eux-mêmes exister si ce qu'ils manifestent ou ce qu'ils prouvent n'existait pas. Ce qui n'existe pas ne peut, bien entendu, manifester aucun signe.

Les innombrables signes d'existence de l'esprit sont pour toujours devant nos yeux.
(Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.78 )


7. La croyance à l'immortalité de l'âme existe dans toutes les religions. On intercède en faveur des morts bien-aimés, on prie pour leur évolution et pour la rémission de leurs péchés. Si l'âme mourait avec le corps, tout ceci n'aurait aucune signification.
(Causeries d'Abdu'l-Bahà à Paris, 1980, p.78 )


8. A un ami qui lui demandait comment il fallait regarder la mort, 'Abdù-l-Bahà répondit : " Comment doit-on voir approcher le but de tout voyage ? N'est-ce pas avec espoir et confiance ? Eh bien, il en va de même pour ce voyage terrestre. Dans l'autre monde, l'homme se retrouvera libéré de la plupart des incapacités qui le diminuent actuellement ; ceux qui sont passés par la mort ont un monde à eux, mais ce monde n'est pas éloigné du nôtre. Leur tâche dans le Royaume est la nôtre, mais elle est sanctifiée de ce que nous appelons ici temps et espace. Ici, notre temps est fonction du soleil, mais s'il n'y avait plus ses levers et ses couchers, cette espèce de temps n'existerait plus pour l'homme. Ceux qui sont montés là-haut ont des attributs différents de ceux qui sont encore sur la terre, mais en fait il n'y a pas de réelle séparation.

Dans la prière, Il y a interpénétration d'états, mélange des conditions. Priez donc pour eux, ils prient pour vous. "
(L'art divin de vivre, 1970, p.215 )


9. O vous deux, âmes patientes ! J'ai bien reçu votre lettre. La mort de ce jeune homme bien-aimé et sa séparation de vous ont suscité le chagrin le plus cruel... L'inscrutable sagesse de Dieu est à la base de tels événements douloureux. C'est comme si un jardinier bienveillant transférait un jeune et tendre arbrisseau d'un lieu confiné à une vaste zone aérée. Or ce transfert n'est pas la cause du dépérissement, de l'amoindrissement ou de la destruction de cet arbrisseau ; non, il lui permet au contraire de croître et de prospérer, d'acquérir sa fraîcheur et sa délicatesse, de verdir et de porter des fruits. Ce fait caché est bien connu du jardinier, mais les êtres qui n'ont pas conscience de ce bienfait supposent que le jardinier, dans la colère, a déraciné l'arbrisseau. Cependant, pour ceux qui sont au courant, ce fait dissimulé est manifeste et ce décret prédestiné est considéré comme une générosité. C'est pourquoi ne soyez pas tristes et inconsolables.
(Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahà, 1983, N°169, p.197 )


10. O toi, bien-aimée servante de Dieu ! Bien que la perte d'un fils nous brise le cœur et excède les limites de l'endurance humaine, pourtant celle qui sait et comprend est assurée que son fils n'a pas été perdu, mais plutôt qu'il est passé de ce monde dans un autre et qu'elle le retrouvera dans le royaume divin.

Cette réunion durera à jamais tandis qu'en ce bas monde, la séparation est inévitable, apportant avec elle une douleur cruelle. Dieu soit loué, tu as la foi, tu tournes ton visage vers le royaume éternel et tu crois en l'existence d'un monde céleste. Ainsi ne sois pas inconsolable, ne languis pas, ne soupire pas, ne gémis pas et ne pleure pas, car l'agitation et le deuil affectent profondément son âme dans le royaume divin.

Cet enfant bien-aimé s'adresse à toi du monde caché :
" O toi, mère de bonté, remercie la divine providence de m 'avoir libéré d'une cage réduite et obscure et de m 'avoir permis, comme les oiseaux des prairies, de m 'envoler vers le monde divin - un monde vaste, illuminé, toujours gai et jubilant. Donc, ne te lamente pas, ô mère, et ne t'afflige pas ; je ne suis pas parmi les disparus ; je n 'ai été ni effacé ni détruit. J'ai quitté ma forme mortelle et levé ma bannière en ce monde spirituel. A cette séparation succède une compagnie éternelle. Tu me trouveras dans le ciel du Seigneur, plongé dans un océan de lumière ".
(Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahà, 1983, N°171, p.198 )


11. Comme l'esprit de l'homme, après avoir dépouillé cette forme matérielle, a une vie éternelle et que, naturellement, une chose existante est aussi capable de progrès, donc l'homme après sa mort, peut espérer le progrès, le pardon,

la faveur, la bienfaisance, la grâce, puisque l'existence est capable de progrès... Il est même possible que ceux qui sont morts dans le péché et l'impiété changent de condition et qu'ils deviennent l'objet de la rémission. Cela est le fait de la bonté divine - non de la justice - car la bonté donne sans tenir compte du mérite, au contraire de la justice. Et comme nous avons ici-bas le pouvoir de prier pour ces âmes, de même dans l'autre monde - qui est le Royaume de Dieu - nous posséderons ce même pouvoir. Est-ce que, dans l'autre monde, tous les être ne sont pas des créatures de Dieu ? Donc, dans l'autre monde aussi ils peuvent progresser. De même que, dans ce monde, par leurs supplications, ils peuvent obtenir des lumières, de même dans l'autre ils peuvent demander la rémission. Ainsi, comme les individus peuvent dans ce monde, soit à l'aide des supplications et de l'humilité, soit à l'aide des prières des êtres pieux, parvenir au progrès, de même aussi après la mort, par leurs propres prières et leurs supplications, ils peuvent progresser, et surtout lorsque ceux qui intercèdent pour eux sont les saintes Manifestations de Dieu.
(Les leçons de saint jean d'Acre, 1982, LXII, pp.236-237 )


IV. BAHA'U'LLAH DÉVOILE

12. O fils de l'Être suprême !
De la mort j'ai fait pour toi une messagère de joie. Alors, pourquoi t'affliges-tu ? J'ai fait la lumière pour qu'elle t'illumine de sa splendeur. Pourquoi te voiles-tu devant elle?

O fils de l'homme !
Tu es mon bien et mon bien ne périt pas ; pourquoi donc crains-tu de mourir ? Tu es ma lumière et ma lumière ne s'éteindra jamais ; pourquoi crains-tu l'extinction ? Tu es ma robe et ma robe jamais ne s'usera. Reste donc ferme en ton amour pour moi afin de me trouver au Royaume de Gloire.
(Les paroles cachées en arabe, n°32, p.10 et n°14, p.6 )


13. Tu m'as interrogé sur la nature de l'âme. Sache, en vérité, que l'âme est un signe de Dieu, une gemme céleste dont la réalité a échappé aux plus savants des hommes et dont aucun esprit, si pénétrant qu'il soit, ne peut espérer sonder le mystère. Elle est, de toutes choses créées, la première à proclamer l'excellence de son créateur, à reconnaître sa gloire, à s'attacher à sa vérité et à se prosterner en adoration devant Lui. Si elle reste fidèle à Dieu, elle reflétera sa lumière et, finalement retournera à Lui. Mais si elle manque à l'allégeance qu'elle lui doit, elle succombera à l'égoïsme et aux passions et finira par sombrer dans leurs abîmes... En vérité, je te le dis, l'âme humaine est, dans son essence, un des signes de Dieu, un mystère parmi ses mystères. Elle est un des puissants signes du Tout-Puissant, le héraut qui proclame la réalité de tous les mondes de Dieu. En elle se cache ce que le monde est encore complètement incapable de comprendre...
(Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979 révisée, LXXXI, p.103-104 )


14. O fils de l'Etre suprême !
Je t'appelle à l'éternité, et cependant tu recherches ce qui périt. D'où vient que tu te sois détourné de Notre désir pour satisfaire le tien ?
(Les paroles cachées en arabe, n°23 p.8 )


A) LES MONDES DE DIEU

15. Quant à la question concernant les mondes de Dieu, sache, en vérité, que ces mondes sont infinis dans leurs nombres autant que dans leur étendue. Nul ne peut les compter ni les embrasser, si ce n'est Dieu, l'Omniscient, le Très-Sage.

Considère ton état quand tu es endormi. En vérité, le phénomène du sommeil est le plus mystérieux des signes de Dieu parmi les hommes - s'ils voulaient méditer cela.

Admire comment, après un laps de temps considérable, se réalise pleinement ce que tu as vu en rêve. Si le monde où tu t'es trouvé dans ton songe était identique à celui dans lequel tu vis en état de veille, l'événement que tu as vu en rêve eût transpiré dans ce dernier monde au moment même que tu l'as rêvé. Et toi-même une fois réveillé tu en aurais aussitôt été témoin. Comme tel n'est pas le cas, il faut nécessairement que le monde où tu vis soit différent du monde dont tu as fait l'expérience dans ton rêve.

Ce dernier monde n'a, lui, ni commencement ni fin. Il serait vrai de dire qu'un tel monde se trouve, par le décret de Dieu, au-dedans de toi, enveloppé dans ta personne. Et l'on serait également fondé à soutenir que ton esprit, ayant franchi les limites du sommeil, rompu les amarres qui l'attachaient à la terre, a - par la permission de Dieu - traversé un royaume qui se trouve caché dans l'essentielle réalité du monde terrestre.

En vérité, je te le dis, la création de Dieu embrasse des mondes indépendants de ce monde et des créatures différentes dudit monde. Dans chacun de ces mondes et pour chacun d'eux, le Tout-puissant a établi un ordre de choses que nul ne peut sonder que Lui, l'Omniscient, le Très-Sage.

Médite sur ce que Nous t'avons révélé, afin de découvrir le dessein profond de Dieu, ton Seigneur et le Seigneur de tous les mondes.

Car dans cette Révélation sont amassés les trésors des divins mystères...
(Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979 révisée, LXXIX, p.100 )


B) SURVIE DE LA PERSONNALITE

16. Tu m'as demandé si, mis à part les Prophètes de Dieu et ses Elus, l'homme après sa mort physique conserve les mêmes caractéristiques : individualité, personnalité, conscience et intelligence, qu'il possédait de son vivant... Comment concevoir cette survie de la conscience et de la personnalité après qu'auront été entièrement désintégrés les instruments physiques qui sont la condition même de leur existence et de leur fonctionnement.

Sache que l'âme humaine est exaltée au-dessus des infirmités du corps et de l'intelligence, au point de s'en trouver complètement indépendante.

Le fait qu'une personne malade donne des signes de faiblesse d'âme est du seulement aux obstacles que la maladie interpose entre son âme et son corps, car les indispositions de celui-ci ne sauraient aucunement affecter l'essence de celle-là.

Considère la lumière de la lampe ; encore que quelque objet puisse en intercepter l'éclat, cette lumière ne perd rien de sa puissance. De même, toute maladie qui afflige le corps humain est un obstacle empêchant l'âme de manifester le pouvoir qui lui est inhérent. Elle n'en montrera

pas moins, à sa sortie du corps, une puissance et une influence qu'aucune force terrestre ne saurait égaler.

Toute âme pure, évoluée et sanctifiée, sera alors douée d'un dynamisme extrêmement puissant et connaîtra une joie sans pareille...

L'âme de l'homme peut être comparée au soleil, toutes choses sur la terre étant considérées comme son corps. Tant que ne s'interpose entre eux aucun obstacle extérieur, le corps reflète dans son intégralité la lumière de l'âme dont la puissance le maintient en vie. Mais aussitôt qu'un voile les sépare, l'éclat de la lumière semble diminuer.

Considère de nouveau le soleil, que les nuages cette fois cachent entièrement. Bien que la terre reste illuminée de sa lumière, la part qu'elle reçoit de cette lumière est considérablement réduite. Et jusqu'à ce que ces nuages aient disparu, le soleil ne pourra pas briller dans la plénitude de sa gloire. Mais ni la présence des nuages ni leur absence ne peuvent en aucune façon affecter la splendeur inhérente au soleil. L'âme de l'homme est le soleil dont son corps est illuminé et duquel il tire sa substance.

C'est ainsi qu'il faut la regarder...
(Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979 révisée, LXXX p.101 )


C) LA MORT PHYSIQUE

17. Sache que toute oreille capable d'entendre, si elle est vraiment pure et sans tache, doit, en tout temps et d'où qu'elle vienne, écouter la voix qui prononce ces paroles sacrées : " En vérité, nous venons de Dieu et à Lui nous retournons ".

Les mystères de la mort physique de l'homme et de ce " retour " n'ont pas été divulgués et ils restent toujours cachés.

Par la justice de Dieu, s'ils étaient révélés, ils provoqueraient parmi les hommes un tel effroi et un tel chagrin que certains en périraient, tandis que d'autres seraient saisis d'une telle joie qu'ils souhaiteraient mourir aussitôt et, d'une ardeur incessante, ils prieraient le seul vrai Dieu... de hâter leur fin...

Quant à ceux qui ont goûté à ce fruit de l'existence terrestre de l'homme qui est la reconnaissance du seul vrai Dieu - exaltée soit sa gloire -, leur existence dans l'au-delà sera telle que Nous ne la pouvons décrire.

La connaissance en est réservée à Dieu seul, le Seigneur de tous les mondes.
(Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979 révisée, CLXIV p.227 )


D) CE QUE DEVIENT L'AME

18. Tu m'as encore demandé ce que devient l'âme une fois qu'elle est séparée du corps.

Sache, en vérité, que Si elle a suivi les voies de Dieu, elle retournera à Dieu et sera recueillie pour la gloire du Bien-aimé.

Par la justice de Dieu, elle sera élevée à un état que ne saurait peindre aucune plume, ni aucune langue décrire.

L'âme qui est restée fidèle à la Cause de Dieu, qui s'est tenue fermement dans son chemin sans en dévier jamais, possédera après son ascension, un tel pouvoir que tous les mondes créés par le Tout-puissant en bénéficieront.

Une telle âme, par ordre du Roi de perfection, le divin Éducateur, fournit le pur levain qui fait se lever le monde de l'être et crée la puissance par laquelle se produisent tous les arts et toutes les merveilles du monde.
(Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979 révisée, LXXXII p.106 )


19. Revenons maintenant à ta question relative à l'âme humaine et à sa survie après la mort physique.

Sache, en vérité, que l'âme, après qu'elle a été séparée du corps, continue de progresser dans un état et des conditions que ne sauraient changer ni les révolutions des âges et des siècles, ni les hasards et vicissitudes de ce monde, jusqu'à ce qu'elle ait accédé à la présence de Dieu...

Si l'homme savait ce qui est réservé à son âme dans les mondes de Dieu, le Seigneur des cieux et de la terre, il se consumerait du désir d'atteindre un si sublime et si resplendissant état...

La nature de l'âme après la mort ne pourra jamais être décrite et il n'est ni opportun ni permis de révéler son véritable caractère aux yeux des hommes.

L'unique mission des prophètes et messagers de Dieu est de guider l'humanité dans le droit chemin de la vérité. L'objet de leur révélation est d'instruire tous les hommes de telle sorte qu'à l'heure de leur mort ils puissent, dans un état de pureté, de sainteté et de parfait détachement, s'élever jusqu'au trône du Très-Haut...

Le monde de l'au-delà est aussi différent du monde terrestre que celui-ci diffère du monde que connaît l'enfant dans

le sein de sa mère. Et quand l'âme sera en la présence divine, elle prendra la forme la plus convenante à son immortalité, la plus digne de son habitation céleste.

Son existence, toutefois, est contingente et non pas absolue, en tant que le contingent dépend d'une cause, tandis que l'absolu en est affranchi.

L existence absolue est le privilège exclusif de Dieu - exaltée soit sa gloire -!

Heureux celui qui saisit cette vérité.
(Extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979 révisée, LXXXI p.103-104 )


20. La mort tend à tout croyant confiant une coupe qui, en vérité, est la Vie. Elle donne la joie, elle apporte l'allégresse, elle confère la vie éternelle.
( extraits des écrits de Bahà'u'llàh, édition 1979 révisée, CLIV p.227 )


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45 rue Pergolèse, 75016 Paris
1985.

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