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Source : www.bahai-biblio.org
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HIPPOLYTE DREYFUS, APOTRE D'ABDU'L-BAHA
Premier bahá'í français - Sa vie, son oeuvre
Publié par l'Assemblée Spirituelle Nationale des Bahá'ís de France
Rédigé par le comité pour l'histoire de la foi bahá'íe en France (Armindo PEDRO, Pascale et Eric Louvet)
Photo de couverture (dreyfus01.jpg): Portrait d'Hippolyte Dreyfus peint en 1907 par sa belle-mère Alice BARNEY
Nota: Le titre "Apôtre d'Abdu'l-Bahá" a été attribué à Hippolyte DREYFUS par le Gardien Shoghi Effendi dans la compilation "Bahá'í World 1930-1932" page 118.
TABLE DES MATIERES
Note des auteurs
1. Témoignage de Shoghi Effendi
2. Son enfance et son milieu familial
3. Sa rencontre avec la foi
4. Ses pèlerinages et ses missions
5. Son oeuvre
6. Ses voyages d'études et ses rencontres
7. Ses traits de caractère
8. Ses études
9. Ses métiers
10. Sa vie privée
11. Hippolyte Dreyfus et Shoghi Effendi
12. Hippolyte Dreyfus et Abdu'l-Bahá
Bibliographie
Note des auteurs
Nous sommes heureux de vous présenter ce livret sur la vie et l'oeuvre d'Hippolyte Dreyfus, résultat de nos recherches minutieuses depuis de nombreux mois à travers les archives que nous avons pu retrouver, analyser et reconstituer dans le sens de l'histoire de la foi bahá'íe au début de ce XXième siècle en France.
Cependant, nous pensons que les historiens futurs amélioreront largement la biographie d'Hippolyte Dreyfus, grâce à une érudition plus adaptée, des moyens plus conséquents, ainsi que des archives plus précises et plus complètes.
Aussi nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la qualité relative de ce document, notamment la précision des informations et les photos jaunies par le temps que nos moyens techniques ne nous ont pas permis de restituer parfaitement.
Malgré tout, nous espérons que ce travail vous aidera à imaginer, à travers la vie du premier croyant bahá'í français , Hippolyte Dreyfus, quelles étaient l'ambiance, les faiblesses et la force de l'embryon même de notre chère communauté bahá'íe d'aujourd'hui.
Enfin, nous souhaitons à chaque croyant de notre communauté, toute la force du courage et de l'amour dont a fait preuve son premier membre, dévoué à la Cause, afin que son unité croissante puisse rayonner, soulager les souffrances, et guider les français qui nous entourent vers un peu plus de paix.
1. Témoignage de Shoghi Effendi
Témoignage de Shoghi Effendi à propos d'Hippolyte Dreyfus après sa mort en 1928:
"Un sentiment de profonde tristesse me pousse à écrire ces quelques lignes pour pleurer la perte qu'a, sans nul doute, subie notre Cause.
Celui qui nous a quitté a, pendant de nombreuses années et dans des circonstances d'une importance exceptionnelle, rendu des services inestimables au Seuil sacré. Avec la mort de notre ami bien-aimé Hippolyte Dreyfus-Barney, la main du Décret Divin a repris un homme aux talents indéniables et une figure marquante de la Cause de Bahá'u'lláh. Lui qui, en vérité, a su, autant par ses qualités d'intelligence que par les nombreuses réalisations de sa vie, enrichir les annales de la Foi immortelle de Dieu.
I1 a été pionnier de la Cause de Bahá'u'lláh, depuis que la lumière céleste a réchauffé et illuminé l'Occident. Son association étroite avec la personne d'Abdu'l-Bahá, ses nombreux voyages en Orient et en Occident, ses contacts avec toutes les couches de la société, sa présentation érudite de l'Histoire et des principes de base de la Foi, et enfin son soutien inoubliable dans les jours qui suivirent l'ascension d'Abdu'l-Bahá, pour résoudre des problèmes complexes et urgents qui demandaient une aide adéquate, l'ont élevé à un rang que peu de personnes ont atteint.
Aussi variée dans ses aspects internationaux, que dans son expérience spirituelle, sa vie a été ponctuée d'étapes mémorables: j'en veux pour preuves les jours de sa communion spirituelle avec Abdu'l-Bahá dans les murs de la ville-prison d'Akka, où il s'est imprégné des principes qu'il a si bien su offrir aux peuples d'Occident ainsi que son rôle éminent à son retour à Paris pour allumer le flambeau destiné à diffuser une lumière éternelle sur son pays natal, mais aussi les liens d'amitié profonde qu'il noua avec nos frères persans tout au long de la mission historique qui lui avait été confiée par notre Maître bien-aimé, les semences qu'il répandit partout, lors de ses incessants voyages au coeur de l'Asie, à travers l'Inde, au delà des plus lointains villages de Burma, et jusqu'aux confins de l'Indochine, ainsi que le soutien avisé qu'il a su offrir, dans ses phases initiales et intermédiaires, au cas de la maison de Bahá'u'lláh à Baghdad; témoin également son assurance dans son intervention auprès des personnalités officielles, qui a conduit à la libération de nos frères égyptiens du joug de l'Islam orthodoxe mais aussi la visite encourageante qu'il a effectuée auprès des bahá'ís de Tunis, sur les rivages de l'Afrique du Nord, et enfin la capacité et la diligence avec laquelle il s'est efforcé de trouver des solutions aux problèmes délicats de la Terre Sainte, dans les années difficiles qui ont suivi l'ascension d'Abdu'l-Bahá.
Les générations du futur qui, jour après jour, percevront plus aisément l'importance du rôle qu'il a joué dans l'introduction et la consolidation de la Foi bahá'íe dans le monde occidental, se souviendront avec gratitude des jours de sympathie inébranlable et de discernement infaillible, de l'immense connaissance et de la grande expérience qu'il mit à profit pour la gloire et la proclamation du message de Bahá'u'lláh. I1 eut sa part des afflictions du monde, supportant héroïquement, durant ses derniers jours, les souffances d'une longue et cruelle maladie. Il est maintenant dans les royaumes de la bienheureuse délivrance, obtenant la récompense qu'il a certainement méritée.
En ce qui me concerne, et tout particulièrement lors des tempêtes et des tensions qui ont bouleversé ma vie après l'ascension d'Abdu'l-Bahá il a été un compagnon réconfortant, ainsi qu'un soutien et un conseiller de grande valeur et un ami intime digne de confiance. C'est avec une grande émotion et une profonde gratitude que j'implore le Seuil sacré - et vous demande de m'accompagner dans vos prières -, pour la progression spirituelle d'une âme que le pur mérite et les services remarquables ont placée à un rang élevé parmi les croyants qui nous ont quittés.
Qu'il repose en Paix."
Shoghi Effendi
Photo A (dreyfus02.jpg): Photo prise vers 1900 dans l'atelier du peintre Mr Scott, 17 rue Boissonade 75015 Paris, utilisé comme centre d'activité bahá'í jusqu'en 1940 :
En partant du coin haut gauche, vers la droite: Mr Engleman, Mr Edwin Scott (peintre bahá'í locataire de cet atelier où Abdu'l-Bahá a donné trois causeries), Mr Christophe, Mme Edwin Scott, Dr Sally, Monsieur non identifié (peut-être Mr Gabriel de Sacy, qui est l'auteur du livre "l'agneau de Dieu" plus connu sous le nom de "Babisme"), Mr Hippolyte Dreyfus, Monsieur non identifié, Mlle Marion Jack (surnommée Miss Général Jack par Abdu'l-Bahá), Mlle Prebble, Mr Paul Meyer-May (beau-frère d'Hippolyte Dreyfus), Mr Sidney Prague (compagnon de voyage d'Hippolyte Dreyfus en Birmanie, marié avec une personne de la famille d'Abdu'l-Bahá, il deviendra plus tard temporairement briseur de covenant).
Rangée du milieu: Mr et Mme Dreyfus-Cordozo (parents d'Hippolyte Dreyfus), Mme Yvonne Mayer-May (soeur d'Hippolyte Dreyfus), Mlle Stephanie Harvey, Mlle Edith Sanderson (appellée "Ma fille" par Abdu'l-Bahá, elle était en contact avec des personnalités françaises telles que l'érudit Nicolas qui était un spécialiste du Babisme), Mme d'Astre d'Ange (elle a écrit des articles pour la revue bahá'íe américaine "Star of the West"), dame non identifiée, Mme de Sacy, dame non identifiée.
Rangée du bas (les enfants): Valentine et Jacques May (enfants de Yvonne Mayer-May, la soeur d'Hippolyte Dreyfus) et les trois filles de Sacy.
2. Son enfance et son milieu familial
Photo B (dreyfus03.jpg): Hippolyte Dreyfus
Hippolyte Isidore Dreyfus naquit le 12 avril 1873 à 2 h 15 du matin dans le 8ème arrondissement à Paris (11 rue Rorigo).
Son père, Georges Arthur Lucien Dreyfus (né le 20 mai 1840 - décédé le 4 janvier 1911), exerçait le métier d'agent de change, tandis que sa mère, Léa Marie Sophie Inès Cardozo Meyer (née le 14 novembre 1848 - décédée le 2 octobre 1913), était sans profession.
Hippolyte Dreyfus était issu d'une famille française juive, avec deux enfants: lui-même et sa soeur Yvonne (voir la photo A où figure les parents, la soeur, le beau-frère et le neveu et la nièce d'Hippolyte Dreyfus).
En outre sa famille, qui était connue dans les milieux aisés parisiens, appréciait tout particulièrement l'art. Le fait d'habiter Paris, à l'époque un véritable centre artistique et culturel, et d'y avoir vécu une enfance relativement libre et heureuse, amena Hippolyte Dreyfus à développer des qualités de curiosité et d'ouverture d'esprit, sans s'embarraser de préjugés.
Il était d'un tempérament généreux. En grandissant, il appréciait la vie qui lui était offerte. Il faut souligner le contexte social difficile de l'époque, avec l'affaire du capitaine Alfred Dreyfus (qui n'a aucun lien avec Hippolyte Dreyfus) en 1894 et la montée de l'intolérance tant en France qu'en Europe, qui aboutira plus tard à un antisémitisme déclaré.
La famille Dreyfus avait l'habitude d'organiser des soirées musicales, fréquentées par des connaisseurs, avec la participation de nombreux artistes.
Bien portant, Hippolyte Dreyfus offrait du haut de ses 1m74, un visage chaleureux avec un menton rond, un teint mat, des cheveux et des yeux bruns, et un large front dégarni.
1.3. Sa rencontre avec la Foi baha'ie
Le journaliste Jean Lefranc du journal "Le Temps" du 3 novembre 1911 dit à propos d'Hippolyte Dreyfus :
"L'avocat parisien m'a simplement raconté l'histoire de son initiation au bahaïsme. Il venait de terminer ses études à Paris et il était matérialiste. Néanmoins, il sentait qu'il y avait autre chose. Il cultiva les sciences occultes. Ces sciences le déçurent. Des gens qui venaient de Saint-Jean d'Acre lui parlèrent d'Abdu'l-Baha. Il fut séduit par leur propos et partit pour Saint-Jean d'Acre."
C'est à l'occasion d'une soirée musicale organisée par sa famille, en 1900, qu'il rencontra Mme Sanderson et ses filles, Sybil et Edith. La première fut plus tard célèbre grâce à l'opéra, et la seconde devint par la suite une figure marquante de la Foi bahá'íe en France (voir Edith Sanderson sur la photo A). Mais ce fut réellement May Bolles, une américaine résidant à Paris (voir May Bolles, ainsi que Edith Sanderson, sur la photo N), considérée comme leur guide spirituel, qui forma le premier groupe bahá'í en France, bien que le mouvement babi fut déjà connu d'une élite grâce aux écrits d'auteurs français distingués tels que Ernest Renan, le comte de Gobineau, Huart Clément, A.L.M. Nicolas, etc.
Photo C (dreyfus04.jpg): Hippolyte Dreyfus, jeune avocat au centre en costume clair, dans une rue de Paris.
C'est à l'âge de 23 ans, au sein de ce groupe international fondé par May Bolles, que Hippolyte Dreyfus fit la connaissance de la Foi bahá'íe. Et c'est ainsi qu'il devint l'un des premiers bahá'ís français.
A noter qu'à cette époque, on déclarait sa foi en écrivant une lettre directement à Abdu'l-Bahá.
Hippolyte Dreyfus fut séduit par les principes bahá'ís, et il décida de partir pour Saint-Jean d'Acre aux alentours de 1902.
Plus tard, alors que la mère d'Hippolyte Dreyfus, son père, sa soeur Yvonne et son mari Paul Meyer-May, avaient sympathisé avec la Cause, l'atelier de Mr Scott (voir photo A) devint un centre parisien ouvert aux personnes en quête de spiritualité, aux premiers disciples français et aux pélerins bahá'ís de passage à Paris et se rendant en Terre sainte pour rencontrer Abdu'l-Baha.
La maison d'été d'Hippolyte Dreyfus qu'il devait appeler "Darul-Salam" sur le mont Pellerin en Suisse, était, elle aussi, largement ouverte aux personnes de croyances et de nationalités diverses. C'est dans ce lieu hautement symbolique, que Hippolyte Dreyfus allait bientôt travailler avec foi et ardeur à la traduction en français des Ecrits bahá'ís, et à la rédaction de publications présentant la Foi bahá'íe (voir le chapitre 5: Son oeuvre).
1.4. Ses pèlerinages et ses missions
Lors de son premier pèlerinage en Terre sainte, vers 1902, sa rencontre avec Abdu'l-Bahá ne fit que confirmer sa foi. Hippolyte Dreyfus se rendit en Terre sainte à 7 ou 8 reprises.
Photo D (dreyfus05.jpg): Voyage d'Hippolyte Dreyfus (debout à droite) en Birmanie vers 1904, accompagné de l'auteur écrivain Sidney Prague, pour rencontrer les pionniers bahá'ís de ce pays.
C'est en 1902, lors d'une de ses premières missions, qu'il organisa avec une éminente bahá'íe Lua Getsinger, une audience avec le Shah de Perse alors en visite à Paris. Ainsi, une délégation bahá'íe fut reçue pour protester contre les terribles persécutions dont étaient alors victimes en Perse leurs frères spirituels.
Puis, en 1904, Hippolyte Dreyfus fut le premier bahá'í occidental, avec son ami Sidney Prague, à se rendre comme pionnier en Birmanie pour épauler sur place la communauté naissante.
En 1905, le 20 mars, Hippolyte Dreyfus rencontra à nouveau Abdu'l-Bahá en Terre sainte.
Lors d'un autre voyage, et après un passage à Tunis, il obtint, le 31 janvier 1913 du responsable de la Direction Coloniale Française de l'enseignement, l'autorisation de faciliter l'arrivée d'artisans bahá'ís de Perse en Tunisie pour développer l'artisanat local.
Dès que la nouvelle du décès du Maître Abdu'l-Bahá (novembre 1921) parvint à Hippolyte Dreyfus et à sa femme Laura, alors en voyage en Indochine, ils se rendirent en Palestine où après un long parcours ils débarquèrent en février 1922.
Ses trois derniers voyages en Terre sainte eurent lieu après le décès d'Abdu'l-Bahá, quand il exprima le souhait de se retrouver avec le Gardien qu'il avait connu jeune homme, et à qui il portait un amour profond et bienveillant.
Il fut d'un secours important à Shoghi Effendi, alors harcelé par les futurs briseurs de Covenant proches d'Abdu'l-Bahá qui réclamaient la succession du Maître. La compétence d'Hippolyte Dreyfus, ancien avocat en droit de succession, fut donc précieuse au Gardien, notamment dans les démarches administratives auprès des autorités locales pour la sauvegarde du patrimoine bahá'í.
Photo E (dreyfus06.jpg): Hippolyte Dreyfus, debout la main sur la chaise de sa future femme Laura Barney, lors de sa visite au nouveau temple bahá'í d'Achkhabad en Turkménie (Russie orientale) en juin 1906. Mme Lachenay est assise à droite.
Vers 1925 à la demande du Gardien, Hippolyte Dreyfus se rend au Caire pour accomplir une mission spéciale en vue de la défense des droits des bahá'ís persécutés.
Ainsi, grâce aux démarches d'Hippolyte Dreyfus, le 10 mai 1925, la Cour d'appel religieuse de Beba en Haute-Egypte décrètera pour la première fois dans un pays musulman l'identité indépendante de la jeune Foi bahá'íe.
Ses compétences d'orateur, de linguiste et d'homme de droit, lui valurent d'être souvent sollicité pour accomplir ces missions particulières.
C'est au cours de son dernier voyage en Terre sainte en 1925 qu'il rendit visite à Shoghi Effendi, avec ses amis et croyants américains les Mountford Mills.
1.5. Son oeuvre
Photo F (dreyfus07.jpg): Hippolyte Dreyfus pendant la guerre 1914-18 sur la canebière à Marseille. A cette époque là, il travaillait à la traduction des courriers à la poste de la rue de Paradis.
Hippolyte Dreyfus était déjà un excellent linguiste et son esprit entraîné saisit aisément tous les aspects de la langue persane qu'il avait décidé d'apprendre entre 1900 et 1904, probablement à l'école des langues orientales à Paris où il donnera plus tard des conférences sur la Foi bahá'íe.
Sa lecture constante des Ecrits de Bahá'u'lláh dans cette langue et plus tard en arabe, lui procura un éclaircissement d'avant garde et inhabituel des leçons et de la mission de cette grande Manifestation divine qu'est Bahá'u'lláh.
Durant toute sa vie, il traduisit en français et publia bon nombre des Ecrits de la Foi bahá'íe. Il traduisit notamment de l'arabe le "Livre le plus saint", le Kitab-i-Aqdas, qu'il annota durant son séjour à Akka avec l'aide d'Abdu'l-Bahá.
Ce travail, ainsi que plus tard la traduction française du Testament d'Abdu'l-Bahá, et un certain nombre de tablettes de grande valeur, ne seront pas publiés.
Sa traduction, en 1908 en collaboration avec sa femme Laura Barney, des leçons de Saint-Jean d'Acre fut appréciée par le lecteur français et on lui demanda d'écrire une introduction sur la "Cause Bahá'íe" qu'il intitula "Essai sur le Béhaïsme". Il publia également quelques articles dans diverses revues.
Hippolyte Dreyfus fit par ailleurs une étude particulière sur les Maisons d'adoration bahá'íes (Mashriqu'l-Adhkar), dont il édita un fascicule comprenant des plans mais aussi les fondements théologiques.
Ses traductions et ses principales oeuvres furent :
* 1904 : traduction et publication du "Livre de la Certitude" de Bahá'u'lláh chez Ernest Leroux, assistée par un bahá'í persan Habib-ulláh Shirazi.
* 1905 : traduction et publication du livre "Les Paroles Cachées" de Bahá'u'lláh .
* 1905 : rédaction, en collaboration de cinq auteurs aux éditions Bibliothèque générale des sciences sociales, d'un chapitre intitulé "Le Babisme et le Béhaïsme" dans le livre "Religions et Sociétés".
* 1906 : traduction et publication des "Préceptes du Béhaisme" (Les Ornements, les Paroles du paradis, les Splendeurs et les Révélations de Bahá'u'lláh) avec Mirza Habib-ulláh Shirazi.
* 1908: traduction en collaboration avec sa future femme Miss Laura Clifford Barney, du livre "Les Leçons de St Jean d'Acre" d'Abdu'l-Bahá.
* 1908 : compte-rendu intitulé "Le Béhaïsme" d'après une conférence du 23 mai 1908 à Lyon.
* 1909 : "Essai sur le Béhaïsme" publié chez E. Leroux (livre d'introduction sur la foi bahá'íe).
* 1913 : traduction et publication de "L'Epître au Fils du Loup" de Bahá'u'lláh chez Honoré Champion.
* 1913 : compte-rendu intitulé "Le mouvement bahá'í" d'après une conférence au 6ème congrès international du "Progrès religieux".
* 1923 : traduction et publication du volume I de l'oeuvre de Bahá'u'lláh chez Ernest Leroux.
* 1924 : traduction et publication du volume II de l'oeuvre de Bahá'u'lláh chez Ernest Leroux.
* 1924 : article intitulé "Le bahaisme" dans la revue internationale "Vers l'unité", de l'institut des hautes études politiques.
* 1928 : traduction et publication du volume III de l'oeuvre de Bahá'u'lláh chez Ernest Leroux.
Hippolyte Dreyfus décéda le 20 décembre 1928, après une vie active de service et d'oeuvres pour la Foi.
1.6. Ses voyages d'études et ses rencontres
Un des premiers voyages de Hippolyte Dreyfus pour la Foi eut lieu vers 1902 à destination de Saint-Jean d'Acre afin de rencontrer Abdu'l-Bahá, le "Maître" qui y était emprisonné.
De mars à juillet 1905, il fit son premier voyage en Extrême Orient.
Photo G (dreyfus08.jpg): Hippolyte Dreyfus lors d'un voyage d'étude en Chine, commenta lui-même cette photo: "Le monastère où nous avions passé la nuit: les moines sont venus nous dire adieu".
En passant par Haïfa (Mont Carmel), Akka, Jaffa, il arriva à Bombay le 7 avril 1905. Il parcourut les Indes jusqu'au 9 juillet 1905 en visitant les lieux célèbres ( New-Delhi, Calcutta, Lhassa ...), en visitant aussi les communautés religieuses, en étudiant de près les religions hindoues et de l'Asie centrale, en assistant à des conférences (Société des Théosophes), en rencontrant différents consulats, en ayant des contacts avec des hommes politiques et en s'imprégnant de l'atmosphère et des coutumes orientales.
Le 19 mai 1906, il entreprit en train un voyage vers la Perse avec l'Orient Express. Il visita le nouveau Mashriqu'l-Adhkar (temple bahá'í) à Achkhabad (voir photo E) le 09 juin 1906, puis il parcourut la Perse de la mi-juin à septembre où, grâce à sa connaissance de la langue persane qu'il parlait et écrivait couramment, il put nouer des amitiés qui lui restèrent toujours fidèles.
Il entreprit un troisième voyage à Saint-Jean d'Acre en 1908.
Hippolyte Dreyfus et sa femme Laura entamèrent un long voyage d'études culturel et artistique, en 1914, en Indochine et dans le Tonkin en Chine. Ils se rendirent alors jusqu'en Extrême-Orient accompagnés d'une lettre de recommandation signée par le cabinet du Ministre des Affaires Etrangères pour obtenir un bon accueil, nécessaire à cause des conditions difficiles d'un voyage risqué à l'époque.
Leur premier grand voyage en Chine les amena à Tsing Tao, une possession allemande près de Shanghai, au début d'août 1914.
C'est à ce moment que la guerre de 1914-18 éclata, et que la mobilisation française fut décrétée.
Ils réussirent alors à rallier le consulat français à Shanghai pour rentrer en France.
L'état de guerre les contraignit à passer par les Etats-Unis en bateau. Ainsi ils arrivèrent à Washington le 28 septembre 1914, où Hippolyte Dreyfus fut mobilisé à l'ambassade de France.
Puis ils partirent pour la France et arrivèrent au Havre le 14 octobre.
Photo H (dreyfus09.jpg): Hippolyte Dreyfus en voyages d'étude en Chine.
Après la guerre, Hippolyte Dreyfus entreprit de nombreux voyages d'études en Europe (Allemagne, Italie, Suisse, Angleterre...), en Asie (Palestine, Birmanie, Chine, Perse, Japon...), en Afrique (Egypte, Tunisie...) et en Amérique (Etats-Unis, Cuba, Mexique...).
En Egypte il défendit la Foi bahá'íe avec talent et de tout son coeur contre les attaques du clergé musulman, alors qu'en Tunisie il défendit la Foi auprès de l'administration française.
Avant leur mariage en 1910, Hippolyte Dreyfus et Laura Barney se rendirent à la demande d'Abdu'l-Bahá à Makku (Azerbaïdjan), puis à Achkhabad tandis que la construction de la première Maison d'adoration bahá'íe prenait fin (voir la photo E).
Ils se rendirent ensuite à Colombo en 1920, capitale du Sri Lanka et colonie anglaise à la pointe de l'Inde, Singapour, Djakarta (Java), Saïgon et Hanoï (Vietnam), Phnom Penh (Cambodge), l'île de Macao (Chine), Rangoon (Birmanie), et Calcutta (Inde).
Au début janvier 1922, en Inde, il rencontra Ghandi, lors d'un entretien face à face par écrit car celui-ci qui était en plein jeûne ne pouvait parler. A l'occasion de ces entretiens, Ghandi apprécia la Cause et il trouva les instructions de Bahá'u'lláh indispensables pour le genre humain.
Un des fruits de cette rencontre d'Hippolyte Dreyfus, fut cette appréciation ultérieure de Ghandi qui aurait décrit la Foi bahá'íe comme la consolation des yeux.
Photo I (dreyfus10.jpg): Voyage d'études d'Hippolyte Dreyfus en Chine juste avant le déclenchement de la guerre 1914-18. A ce moment là, se retrouvant dans la zone sous autorité allemande en Chine, il s'échappe et rejoint la zone américaine où il contacte son ambassade de France. Puis il rentre en France via l'Amérique pour retrouver l'armée française.
1.7. Ses traits de caractère
Hippolyte Dreyfus parlait peu du passé. Sa femme nous apprend son goût pour la marche, l'alpinisme et l'équitation.
Elle nous le décrit comme humble, ne se mettant jamais en avant mais toujours prêt à mener à bien les tâches qu'on aurait pu lui demander. Très optimiste, Hippolyte Dreyfus faisait face aux situations avec une facilité et un courage inflexible.
D'après le témoignage de sa femme, Hippolyte Dreyfus savait comprendre les difficultés de la vie, et être ainsi proche des gens. Son coeur généreux lui apporta une compréhension subtile de la nature humaine. Il possédait la rare qualité de s'intéresser plus aux autres qu'à lui-même.
Photo J (dreyfus11.jpg): Hippolyte Dreyfus.
Avec une amie, Hippolyte Dreyfus fonda à Paris un centre d'assistance sociale à domicile appelé la Société des Visiteurs.
A propos du caractère d'Hippolyte Dreyfus, sa belle-soeur américaine Nathalie Clifford Barney le décrivait comme... :
"un homme doux portant la barbe, avec une peau lisse sur des pommettes un peu asiatiques, yeux légèrement bridés et prédisposés à l'Orient. Il semblait une force passive entre les deux soeurs américaines tel un isolateur entre deux batteries.
Sa présence empêchait le court-circuit de nos nerfs trop tendus. Les scènes ne mordaient pas sur lui, il était ordonné et indépendant. Il avait le goût de la bonne chère. Un de ses mots de malade fut : Et dire que j'étais une si bonne fourchette...
Il aimait les promenades à cheval à travers les bois de St Cloud ou de St Cucupha. Il rendait le plus pire cheval docile, aimable même. C'était un merveilleux nageur. Il inspirait confiance par sa franchise."
Hippolyte Dreyfus prenait ses décisions rapidement, mais avec beaucoup de mesure toutefois.
C'était une personne bien équilibrée et indépendante qui savait allier la pensée à l'action. Il pouvait rester assis à son bureau de longues heures, traduire et lire toute la journée jusque très tard dans la nuit. Parfois il allait nager, monter à cheval seul ou entre amis.
Bien qu'il eut le don de la parole et du discours, il préférait enseigner le message bahá'í aux individus et aux petits groupes plutôt que de donner de grandes conférences.
Ce qu'il faisait, il le faisait avec plaisir. Il ne se lamentait jamais et il prenait la vie comme elle se présentait. A la fin de sa vie, dans la souffrance due à sa maladie, il montra le simple courage que manifeste une âme mûre. Il était prêt à mourir.
1.8. Ses études
Le Droit fut la profession qu'il choisit au début de sa carrière, et il devint le secrétaire de Mr Thevenet, éminent avocat à la Cour, ancien Garde des Sceaux.
Photo K (dreyfus12.jpg): Hippolyte Dreyfus enrôlé en 1915 à la poste à Marseille, rue du Paradis, en tant que traducteur et interprète dans le service de surveillance du courrier pendant la guerre 1914-18 .
Hippolyte Dreyfus eut son certificat d'études de grammaire à l'âge de 13 ans en août 1886. Puis à 17 ans, en juillet 1890, il réussit son baccalauréat de lettres au Lycée Condorcet à Paris. En février 1892, il fut bachelier en Droit à l'Ecole des Hautes Etudes des Sciences Politiques. Puis en juillet 1893, il obtint sa licence en Droit.
Ses compétences juridiques lui servirent plus tard à défendre les droits des bahá'ís dans plusieurs pays musulmans.
Grâce à son caractère curieux et son esprit ouvert, Hippolyte Dreyfus continua d'apprendre tout au long de sa vie dans le domaine des arts et des langues (arabe, persan...).
1.9. Ses métiers
Le 6 octobre 1893, à 23 ans, il s'engaga volontaire à Rouen pour 3 ans dans le 74ème régiment d'infanterie où il se fit remarquer pour son sérieux et sa discipline.
Après un an de service militaire, Hippolyte Dreyfus s'inscrivit au Barreau en tant qu'avocat.
En février 1898, il réussit sa thèse de Docteur en droit avec une étude sur les droits de succession du conjoint survivant.
Il devint secrétaire de Maître Chevenet, alors avocat à la Cour de Paris et ancien Garde des Sceaux.
Il démissionna le 26 octobre 1907 du Conseil de l'Ordre des Avocats, pour entamer une nouvelle profession d'homme de lettres en écrivant des livres sur la Foi bahá'íe.
Photo L (dreyfus13.jpg): Photo de passeport d'Hippolyte Dreyfus en 1927, un an avant sa mort.
Il devint ensuite élève titulaire de la section religieuse de l'école Pratique des Hautes Etudes.
Dès sa fondation il fut un membre très actif de la "Société des Visiteurs", un centre d'assistance sociale à domicile.
Après 1900, convaincu de l'intérêt social et mondial de ce qu'il appelait "la Cause" (bahá'íe), il consacra sa vie à l'étude des civilisations dans le monde en même temps qu'à la propagation de la pensée bahá'íe par des conférences, des traductions et publications d'oeuvres bahá'íes.
Dès son retour précipité de Shanghai, mobilisé pour la guerre de 1914-18, il rejoignit directement Marseille où il s'installa rue de Paradis avec sa femme (aujourd'hui, par une curieuse coïncidence le centre bahá'í de Marseille se situe dans cette rue).
Il effectua ses obligations militaires dans le service de contrôle des courriers grâce à sa classification militaire, ses aptitudes linguistiques et sa formation en droit. Pendant la guerre, il fut lecteur interprète au contrôle postal et reçut le témoignage de satisfaction du chef d'Etat-major quant au "zèle, à la compétence et à la conscience" qu'il a montré dans l'exercice de ses fonctions.
Après la guerre, il fut enthousiasmé par la création de la Société des Nations, qu'il comprenait comme une étape importante dans le processus d'unification des Nations prévu par Bahá'u'lláh. C'est dans cette optique qu'il se rendit plusieurs fois à Genève pour en suivre les sessions et discuter avec les experts et les hommes d'Etat.
1.10. Sa vie privée
Son travail avec Laura Barney entre 1906 et 1908 sur les "Leçons de Saint-Jean d'Acre" révèla son amour pour elle. C'est ainsi qu'ils se marièrent en 1910 et s'installèrent 15 rue Greuze à Paris dans le 16 ième arrondissement.
Photo M (dreyfus14.jpg): Hippolyte Dreyfus vers 1906, à coté de sa future femme Laura Dreyfus-Barney.
La première rencontre de Laura et Hippolyte eut lieu à Paris sur le palier de l'appartement de May Bolles près de l'école des Beaux Arts (100 rue du Bac). Il s'en allait et elle arrivait pour en apprendre plus sur l'épilogue des Babis. Bien que Laura fut constamment éloignée de Paris de 1901 à 1906, en voyage aux Etats-Unis et à Haïfa, elle sut qu'il était devenu un éminent bahá'í.
Décédé le 20 décembre 1928, Hippolyte Dreyfus est enterré au cimetière de Montmartre (Cimetière du nord, caveau familial situé Chemin des Israélites, Division 2, ligne 1 n°1).
Il n'a laissé ni descendants ni testament.
1.11. Hippolyte Dreyfus et Shoghi Effendi
Lorsqu'après le décès d'Abdu'l-Bahá, la maison de Bahá'u'lláh de Bagdad tomba entre les mains des ennemis de la Foi, Hippolyte Dreyfus, qui était alors membre de la Société des Nations, défendit la Cause auprès de cet organisme et obtint une condamnation qui haussa le prestige de la Foi. Au décès du Maître Abdu'l-Bahá, il fut un grand soutien pour son petit fils Shoghi Effendi alors seul face à de grandes difficultés.
Photo N (dreyfus15.jpg): Hippolyte Dreyfus parmi le premier groupe de croyants réuni en France vers 1901 à l'initiative de May Bolles.
De gauche à droite, personnes assises au premier plan: : Mlle Edith Mac Kay, qui devint Mme de Bons, Mlle Holzbecker, Mlle Edith Sanderson, Mr Sigurd Russel, Mr Thomas Breakwell (un an avant sa mort), Mlle May Bolles (qui devint Mme Sutherland Maxwell, mère de Mary Ruhiyyih Rabbani la future femme du Gardien de la Foi bahá'íe), Mme Hanet, Mlle Watson.
De gauche à droite à l'arrière plan: Mlle Bignardi, Mr Herbert W. Hopper, Mlle Florence Robinson,
Mr Hippolyte Dreyfus, mari de Laura Barney, Mlle Berthalin Lexow, Mr Mason Remey, monsieur non identifié, Mme Marie-Louise Mac Kay, mère de Edith Mac Kay, Mme Bignardi, mère de Mlle Bignardi, Mlle Stephanie Hauvais, Mr Sydney Prague.
Photo N (dreyfus15-b.jpg): Gros plan sur le groupe central, avec May Bolles et Thomas Breakwell.
Photo N (dreyfus15_c.jpg): Gros plan sur Hippolyte Dreyfus
Plus tard à l'occasion du décès d'Hippolyte Dreyfus, le 20 décembre 1928, le Gardien lui rendit un hommage unique et vibrant :
"Les générations du futur qui, jour après jour, percevront plus aisément l'importance du rôle qu'il a joué dans l'introduction et la consolidation de la Foi bahá'íe dans le monde occidental, se souviendront avec gratitude des jours de sympathie inébranlable, et de discernement infaillible, de l'immense connaissance et de la grande expérience qu'il mit à profit pour la gloire et la proclamation du message de Bahá'u'lláh"
Le rang d'Hippolyte Dreyfus, bien que non explicité, est discernable à travers cet hommage de Shoghi Effendi :
* "... pour pleurer la perte qu'a, sans nul doute, subie notre Cause."
* "... l'ont élevé à un rang que peu de personnes ont atteint."
* "... une âme que le pur mérite et les services remarquables ont placée à un rang élevé parmi les croyants..."
La lettre du Gardien (voir l'encadré en page 3) souligne entre autres :
- la noblesse de son service et de son esprit.
- la perte qu'a subie la Cause.
- ses talents indéniables.
- sa figure marquante de la Cause de Bahá'u'lláh.
- le pionnier de la Cause.
- son association avec Abdu'l-Bahá.
- ses voyages en Orient et en Occident.
- ses contacts avec toutes les couches de la société.
- sa présentation érudite de l'histoire et des principes de base de la Foi.
- son service indéniable après l'ascension d'Abdu'l-Bahá auprès du Gardien.
- son élévation à un rang que peu de personnes ont atteint.
- son immense connaissance et grande expérience mise à profit pour la Foi.
- ses multiples interventions à l'étranger pour défendre la Cause Bahá'íe.
- le compagnon réconfortant, le soutien et le conseiller de grande valeur, l'ami intime digne de confiance qu'il fut pour le Gardien.
1.12. Hippolyte Dreyfus et Abdu'l-Bahá
En 1911 , Hippolyte Dreyfus rencontra Abdu'l-Bahá à Marseille quand le Maître atteint l'Europe pour la première fois. Il eut le privilège de le mener jusqu'à Thonon Les Bains, au bord du lac Léman en Haute-Savoie, où les bahá'ís des différents coins d'Europe vinrent le retrouver.
Photo O (dreyfus16.jpg): Hippolyte Dreyfus et sa femme Laura derrière Abdu'l-Bahá, assis à la droite du futur Gardien Shoghi Effendi.
Photo O (dreyfus16_b.jpg): Gros plan sur Hippolyte Dreyfus, sa femme Laura, Abdu'l-Bahá et Shoghi Effendi jeune homme.
Abdu'l-Bahá se reposa sur Hippolyte Dreyfus pendant son séjour en France et son voyage aller-retour en Angleterre. Il le sollicita non seulement pour traduire en français une allocution donnée dans l'église Pasteur Wagner à Paris, ainsi que de nombreuses autres conférences, mais également pour traduire du persan en anglais les propos tenus aux congrégations de quelques églises à Londres.
Le Maître aimait parler avec cet homme français raffiné, habile dans l'art de la répartie. Il n'y avait pas de contraintes entre eux.
Abdu'l-Bahá s'est exprimé en ces termes à propos de Hippolyte Dreyfus et de sa femme :
"Mr Dreyfus et Mme Barney sont en réalité occupés à servir. Je demande pour eux les confirmations du royaume d'Abha, pour que chacun de leur souffle leur fasse remporter de nouveaux succès dans leur service : en établissant des assemblées de sainteté à Paris, en rendant les âmes spirituelles et en stimulant les coeurs."
"A Paris, notre cher compagnon, Mr Dreyfus a l'ardent désir que cette cité devienne un paradis. Tel est aussi mon désir, et je n'ai donc pas de repos le jour ou la nuit."
"Quand à Dreyfus, il est en vérité un oiseau parmi les oiseaux du Paradis. Bientôt vont paraître de lui des mélodies telles que les âmes s'en trouveront stupéfaites et Dieu le rendra bientôt propagateur des brises dans ces régions là" (lettre d'Abdu'l-Bahá du 26 octobre 1903)
BIBLIOGRAPHIE
Les sources des informations présentées dans ce livret sont les archives nationales des bahá'ís de France sur Laura Clifford Dreyfus Barney.